Le mercrdi, 28 novembre, le président ukrainien Petro Porochenko a promulgué la loi martiale, en pleine escalade des tensions avec Moscou ce qui pourrait conduire à l’annulation d’une rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
Mercredi matin, « le président Porochenko a signé la loi » votée lundi par le Parlement ukrainien, a annoncé un de ses porte-parole, Sviatoslav Tsegolko. Si les conditions d’application de la loi martiale sont encore floues, elle a été introduite pour 30 jours dans dix régions frontalières et côtières.
Inédite, cette mesure a été prise en réponse à la capture par des gardes-côtes russes de trois navires de la Marine ukrainienne dimanche en mer Noire, au large de la péninsule ukrainienne de Crimée ratachée en 2014 à la Russie suite au référendum.
Il s’agit de la première confrontation militaire ouverte entre Moscou et Kiev depuis cette époque et le début la même année d’un conflit armé dans l’est de l’Ukraine entre forces ukrainiennes et les Républiques de Donetsk et de Louhansk, qui a conduit aux plus de 10.000 morts.
Mercredi, le président Vladimir Poutine a à cet égard déclaré que les forces russes avaient rempli leur devoir « à la perfection, avec précision », affirmant que les équipages ukrainiens n’avaient pas répondu aux mises en garde russes.
La veille au soir, son homologue ukrainien Petro Porochenko avait accusé la Russie d’avoir drastiquement renforcé sa présence militaire à la frontière ukrainienne, mettant en garde contre « la menace d’une guerre totale » avec son puissant voisin.
Parallèlement, Donald Trump est sorti de son silence, menaçant d’annuler sa rencontre, prévue pour la fin de la semaine, avec Vladimir Poutine au sommet du G20 en Argentine.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a néanmoins assuré mercredi que la « préparation » de cette rencontre se poursuivait, ajoutant n’avoir « aucune autre information » de la partie américaine.
Ces nouvelles tensions ukraino-russes ont également été au coeur de conversations téléphoniques séparées mercredi entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses homologues russe et ukrainien.
MM. Erdogan et Poutine ont échangé leurs points de vue « concernant la stabilité et la sécurité en mer Noire« , a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
De son côté, M. Porochenko « a appelé le président turc à renforcer la pression sur la Russie en vue de la libération des marins et navires ukrainiens », a fait savoir la présidence ukrainienne.
Accusés d’avoir franchi illégalement la frontière russe, quinze marins ukrainiens, sur les 24 faits prisonniers au cours de l’accrochage de dimanche, ont été placés en détention provisoire jusqu’au 25 janvier. Les autres doivent comparaître mercredi.