Le mouvement des « gilets jaunes » a suscité l’intérêt des voisins des Français et même donné parfois des idées à certains comme on peut le voir en Allemagne.
Aussi bien dans la presse que sur les réseaux sociaux l’ampleur du phénomène « gilets jaunes » a été scrutée outre-Rhin.
Les « gilets jaunes » sont bien présents dans les médias allemands où les images souvent spectaculaires des manifestations ont été beaucoup montrées sur les chaînes d’information continue. Dans un pays où les grèves et mouvements sociaux sont beaucoup plus policés et organisés, un mouvement de ce type en France suscite toujours un grand étonnement. La presse a donc essayé de le comprendre et d’analyser sa portée pour les responsables politiques à commencer par Emmanuel Macron.
Sur les réseaux sociaux, ceux qui, d’une façon ou d’une autre, ne sont pas satisfaits de leur propre situation ou de celle de leur pays, ont salué le mouvement des « gilets jaunes ». Les autres y ont d’abord vu un danger, et une autre partie a l’idée d’importer le mouvement.
Qui sont les « gilets jaunes »allemands ?
Il y a d’un côté les pages et autres groupes notamment sur Facebook où les automobilistes comme en France expriment leur rejet de certaines décisions politiques. Ils évoquent évidemment aussi le prix des carburants et les taxes, mais souvent aussi les menaces d’interdiction de circuler pour les conducteurs de voitures diesel en raison des émissions trop polluantes dans certaines villes. Lors des premières manifestations en France un groupe Facebook appelait en Allemagne à se mettre en grève contre les prix de l’essence.
De l’autre côté, une récupération par l’extrême-droite est de plus en plus visible. Une responsable de l’AfD, le parti d’extrême-droite, s’est affichée sur Facebook avec un « gilet jaune » en affirmant : « Il n’y a pas à dire les Français ont du goût en matière de mode ».
Un de ces groupes écrit sur Facebook « la révolution a commencé ». Une vidéo sur youtube appelait carrément à une révolution en Allemagne. Le pacte migration des Nations Unies qui doit être adopté le mois prochain est souvent évoqué. L’extrême-droite a lancé une campagne contre ce texte accusé de laisser la porte ouverte à une immigration incontrôlée.
Maigre mobilisation
Le but de certaines publications semble donc de mobiliser des citoyens insatisfaits. Mais au-delà des réseaux sociaux, des actions concrètes ont déjà eu lieu. Il n’y a pas seulement des groupes locaux et régionaux de « gilets jaunes » (gelbe Westen en allemand) qui ont été créés, différentes actions sur le terrain ont eu lieu aussi à Nuremberg, Munich, Stuttgart, à la frontière avec la France ou à Berlin près de l’ancien passage frontière de Checkpoint Charlie. Ces manifestations n’ont pas attiré la foule des grands soirs cependant.
Certains groupes appellent à une grande mobilisation samedi prochain pour marquer le début de la révolution. Mais on peut, à juste titre, rester sceptique sur son ampleur.