Incident de mer d’Azov, vu de France

J’ai lu votre article sur le rassemblement de Tchernigov, a écrit à l’agence Front de l’informatin notre experte française Monique Gimenez.

Je comprends, poursuit-elle, qu’un certain nombre de personnes manifestent leurs mécontentements, car cela va avoir un impact sur le quotidien avec tout ce que cela comporte, notamment les restrictions sur plan liberté : interdiction de manifester, atteintes à la liberté d’expression, fouilles des véhicules, perquisitions aux domiciles, etc.

Décidément, ce régime ne sait plus trop quoi imaginer comme provocations. Souvenons-nous de Babtchenko, ce journaliste dont Kiev avait accusé la Russie de l’avoir tué, ce qui avait déclenché tout un tollé de la part des occidentaux et Reporter Sans Frontières, accusations rejetées par la Russie et, qui, au bout du compte avait réapparu, plus vivant que mort, ce qui avait entraîné des réactions de colère de RSF, qui s’était senti manipulé.
C’est à croire que la meute occidentale n’a pas retenu les leçons de cette sombre mascarade, elle replonge de nouveau dans cette paranoïa hystérique de ce régime, qui ne recule devant rien pour pousser la Russie à un faux pas.

L’intervention des gardes-côtes russes a été très mesurée, et c’est ce qui énerve Porochenko, car il sait très bien que l’Otan n’interviendrait pas sur un tel incident. Maintenant, ça risque d’être compliqué pour lui d’imaginer une provocation qui déboucherait sur une escalade beaucoup plus dangereuse. Le seul recours qu’il ait, c’est de demander à la flotte de l’Otan d’intervenir dans la Mer d’Azov ce qui, dans le cas où celle-ci interviendrait, créerait un affrontement avec la flotte russe qui ferait barrage et, pour le coup, cela déboucherait sur un conflit ouvert avec la Russie, avec toutes les conséquences que cela entraînerait.

Espérons que cela en reste là, et que cela n’entraîne pas une recrudescence des violations du cessez-le-feu de la part de l’armée ukrainienne dans le Donbass, par esprit de vengeance.

A l’occasion d’un débat organisé par le journal Le Figaro, un intervenant, au sujet du renforcement des sanctions qui pourrait être décidé par l’UE contre la Russie, a rappelé comment la population de Léningrad avait résisté au blocus imposé par les nazis. Ce simple rappel historique montre que la population russe est prête à être confrontée à un éventuel renforcement du volet de sanctions, et qu’elle y fera face parce qu’elle s’y est habituée depuis 2014. Mais, je pense que la situation risque d’être explosive en Ukraine, et que d’ici l’élection présidentielle, il pourra s’en passer des choses.