Le bilan de manifestations de Paris a été revu à la hausse : 133 blessés, 412 interpellations et 378 gardes à vue.
Dans un communiqué rendu public, samedi dans la nuit, la préfecture de Paris a fait le point de la situation après une journée de grande colère par les « gilets jaunes » doublée de violences des casseurs.
Le président français, Emmanuel Macron, qui rentre de Buenos Aires où il participait au sommet du G20, a convoqué une réunion d’urgence, dimanche à la mi-journée, avec le Premier ministre Édouard Philippe et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
La manifestation nationale des gilets jaunes a été émaillée par de vives violences dans la capitale française où le secteur des Champs-Élysées a été littéralement saccagé par des casseurs. La situation était hors de contrôle samedi dans la capitale française.
De nombreuses voitures ont été incendiées, des vitrines de magasins vandalisées, et le secteur a été recouvert de tags sur lesquels on peut lire «Macron dégage» ou encore «les gilets jaunes triompheront», a constaté la correpondante d’Anadolu sur place.
Le célèbre Arc de Triomphe a été lui aussi recouvert de tags et de nombreux monuments à l’intérieur ont été partiellement détruits par les casseurs.
Samedi soir, depuis Buenos Aires, le président français Emmanuel Macron a vivement condamné les violences.
« Ce qui s’est passé à Paris n’a rien à voir avec l’expression d’une colère pacifique d’une colère légitime » a souligné Emmanuel Macron avant de poursuivre en précisant que les casseurs « seront identifiés et tenus responsables de leurs actes devant la justice ».
Tenant à envoyer un message de fermeté, il a dénoncé le fait que « les coupables de ces violences ne veulent pas de changement, ne veulent aucune amélioration, ils veulent le chaos ».
Il a, toutefois, voulu rassurer en indiquant : «j’accepterai toujours les contestations».
«Ceux qui ont cassé trahissent les causes qu’ils prétendent servir», a tranché le président français avant de conclure : «aucune cause, ne justifie que les forces de l’ordre soient attaquées et que les commerces soient pillés».
Des opérations de contestation ont été menées à travers tout le pays notamment à Marseille où le marché de Noël a été incendié, ou encore à Cholet (Centre-ouest) où la préfecture a également été la cible de pyromanes.
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France Insoumise (Extrême gauche) a écrit sur son compte Twitter « Ce soir, l’État en miettes disperse sa parole entre le président, son Premier ministre et le ministre de l’Intérieur. Macron est ailleurs dans tous les sens du terme. Les autres essaient de vider la mer des colères avec des matraques».
De son côté Marine Le Pen, président du Rassemblement National (extrême droite) a demandé, elle aussi via Twitter, «au président de la République qui a laissé cette situation s’aggraver dans des proportions incroyables de recevoir les chefs de partis politiques d’opposition, au premier rang desquels le Rassemblement National, dès son retour d’Argentine».
Pour rappel, des blocages et des manifestations sont organisés dans l’ensemble du pays depuis le 17 novembre pour protester contre la hausse de la taxation des hydrocarbures.
Le mouvement s’est, toutefois, étendu à des revendications plus larges et de nombreux slogans des manifestations de ces derniers jours, réclamaient la démission du président Macron.
Des milliers de manifestants sont mobilisés chaque jour sur l’ensemble du pays et annoncent que le mouvement va continuer.