BFM TV confond le drapeau picard et l’Ultra-Droite

Dans la foulée de la manifestation des «gilets jaunes» en France, un spécialiste des mouvements sociaux invité par BFM TV a estimé que le mouvement avait été infiltré par des «représentants de l’extrême droite», indiquant en guise de preuve un drapeau royaliste brandi par un manifestant. Or, il s’agissait en fait du drapeau picard.

Sylvain Boulouque, invité de BFM TV et présenté comme spécialiste des mouvements sociaux, a commenté le 3 décembre des images de «gilets jaunes» issues d’un reportage sur la présence de l’extrême-droite dans ce mouvement et a fondé ses dires sur un drapeau qu’il a identifié comme royaliste.

«On voit un slogan hostile au gouvernement. Et deuxième chose, on voit surtout un drapeau avec des fleurs de lys, qui illustre la monarchie et la volonté d’un retour du roi», a-t-il expliqué.

https://twitter.com/Damocles_Fr/status/1069608899945381888

Sauf que l’emblème affiché était en fait le drapeau de la Picardie, comme on peut le constater sur l’image ci-dessous.

Compte tenu du fait que les différents rassemblements, notamment à Paris, ont été émaillés de violences, plusieurs responsables politiques ont pointé du doigt la responsabilité dans ces incidents de l’extrême-droite, voire même de la «peste brune». Ainsi, le lendemain des manifestations des «gilets jaunes» sur les Champs-Élysées qui avaient été accompagnées de débordements, Gérald Darmanin a dénoncé au «Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI» la présence parmi les protestataires de «casseurs professionnels de la République» qu’il a assimilés à la «peste brune», c’est-à-dire aux nazis.

​En France, après une première manifestation qui s’est déroulée le 17 novembre, des membres du mouvement des «gilets jaunes» ont organisé le 1er décembre le troisième acte de leur mobilisation.  Dénonçant à l’origine la hausse des carburants, ils expriment désormais une colère sociale bien plus profonde. Le dernier rassemblement a été marqué par d’importantes violences urbaines dans la capitale française. Elles ont fait 133 blessés, dont 23 membres des forces de l’ordre, et ont conduit au placement en garde à vue de 378 personnes sur les 412 interpellées, selon un bilan communiqué par la préfecture de police dimanche.