Washington suspendra ses obligations dans le cadre du Traité FNI si Moscou ne s’y conforme pas sous un délai de 60 jours. Pourtant, comme l’a indiqué le sénateur russe Vladimir Djabarov, la Russie ne l’a jamais bafoué.
Les États-Unis s’attendent à ce que la Russie revienne à respecter le Traité FNI dans les 60 jours, a déclaré lors d’un point presse à Bruxelles le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo. Selon lui, si cette condition n’est pas accomplie, Washington sortira de l’accord.
Mike Pompeo a en outre indiqué que, pendant cette période, les États-Unis n’allaient pas fabriquer, tester et déployer de missiles visés par le Traité FNI.
«Au terme de ces 60 jours, nous verrons ce qui se passe», a déclaré le secrétaire d’État américain.
«Cela n’a stratégiquement plus aucun sens d’être le seul pays à respecter le Traité FNI», a-t-il également déclaré.
La Russie rappelle son engagement au Traité FNI
Le premier vice-président de la commission du Conseil de la Fédération pour les affaires étrangères, Vladimir Djabarov, a toutefois fait savoir à Sputnik que la partie russe respectait strictement les termes du Traité FNI et que les accusations des États-Unis étaient infondées.
«Nous avons déjà fait parvenir aux États-Unis tous les documents prouvant que nous n’avons pas violé l’accord d’un pouce», a souligné M.Djabarov.
Commentant la déclaration de Mike Pompeo, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a également souligné que Moscou se conformait rigoureusement à l’accord.
«Et la partie américaine le sait», a-t-elle indiqué.
En octobre dernier, Donald Trump avait annoncé que les États-Unis prévoyaient de sortir du Traité sur les armes nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan. Le document en question abolissait l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5.500 kilomètres.
La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle accomplissait ses responsabilités dans le cadre du Traité FNI. Le ministre russe des Affaires étrangères a en outre fait remarquer que Moscou avait des questions à poser à Washington. La partie russe souligne que les États-Unis déploient sur terre, notamment sur la base militaire en Roumanie ainsi qu’en Pologne, des installations capables de lancer des missiles de croisière de type Tomahawk ce qui est interdit selon le Traité. La Russie a également appelé à souligner le fait que Washington développait des drones d’attaque et finançait les recherches sur la création d’un missile de croisière basé au sol.