Les Républicains ont demandé mercredi au gouvernement d’organiser au Parlement un débat concernant le pacte de l’ONU sur les migrations qui contient, selon Annie Genevard, secrétaire générale, de « nombreuses mesures contestables ».
« Le Parlement français ne saurait être privé de débattre de son contenu mais aussi des fractures importantes qu’il crée au sein de l’Union européenne », souligne dans un communiqué Mme Genevard, en notant que « plusieurs autres parlements nationaux (…) ont été amenés à se prononcer préalablement pour définir la position de leur pays ».
« Prenant prétexte qu’il s’agirait d’un texte présenté comme juridiquement non contraignant, le gouvernement français n’en a pas saisi le Parlement pour en débattre avant sa signature, pas plus qu’il ne semble vouloir le faire ultérieurement », déplore la vice-présidente de l’Assemblée nationale en demandant « sans délai » que soit prise « l’initiative d’organiser » ce débat suivi d’un vote.
Premier du genre sur le sujet, le texte de l’ONU recense des principes (défense des droits de l’Homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale) et une vingtaine de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations, en facilitant l’information, l’intégration des migrants, l’échange d’expertises.
Il sera soumis à approbation les 10 et 11 décembre lors d’un sommet à Marrakech. Il avait été adopté à New York en juillet par tous les pays membres de l’organisation – à l’exception notable des États-Unis – mais depuis, les retraits ou reports de décision s’accumulent, jetant une ombre sur le sommet à venir.
« Loin de constituer une réponse adéquate et efficiente au défi migratoire auquel est confrontée l’Union européenne, de nombreuses mesures contenues dans ce Pacte comme l’instauration d’un véritable droit à la migration, l’accès immédiat garanti aux prestations sociales ou la promotion imposée du multiculturalisme sont largement contestables », estime Mme Genevard pour qui ce pacte va contribuer « à alimenter des vagues migratoires propres à déstabiliser de nombreux États ».