La Fédération unie de groupements d’éleveurs et d’agriculteurs (Fugea) « comprend » le mouvement des gilets jaunes, mais elle ne participera pas au rassemblement prévu samedi par crainte de débordements et parce que les revendications ne sont pas suffisamment claires, a expliqué mardi soir le président du syndicat agricole, Philippe Duvivier, à l’issue d’une réunion sur le sujet.
Sollicitée par des citoyens actifs au sein du mouvement des gilets jaunes pour se joindre au rassemblement de samedi à Bruxelles, la Fugea s’est entretenue avec quelques têtes pensantes de ce mouvement avant de prendre attitude. Mais « pour le moment, les revendications ne sont pas très claires », constate Philippe Duvivier. « Celles de Liège ne sont pas les mêmes qu’à Mouscron. » Pour le syndicat qui défend l’agriculture paysanne et qui a manifesté dimanche pour le climat, le plus important est de se concentrer sur « un changement de modèle ». Mais « la seule issue possible est la négociation », considère M. Duvivier, qui ne voit pas bien comment envisager de collaborer avec les gilets jaunes tant qu’ils ne se structurent pas davantage. Par ailleurs, la Fugea craint d’exposer les agriculteurs à des destructions de matériel et autres actes de vandalisme qui pourraient être commis par des casseurs à l’occasion du rassemblement. Jusqu’ici, la police locale n’a reçu aucune demande d’autorisation de la part des gilets jaunes, qui ont annoncé sur les réseaux sociaux une nouvelle manifestation samedi dans la capitale.
Mobilisés au départ contre les prix du carburant, des citoyens vêtus de chasubles fluorescentes mènent des barrages et protestent depuis plusieurs semaines en France et en Belgique contre la précarité et l’ampleur des taxes qui les touchent.