Craignant qu’une «très grande violence» ne caractérise l’«acte IV» de la mobilisation des «gilets jaunes», les autorités ont annoncé la mobilisation de «moyens exceptionnels» en plus des 65.000 forces de sécurité déployées dans toute la France, et peaufinent actuellement un dispositif de sécurité renforcé à Paris.
Alors que le quatrième samedi de mobilisation des «gilets jaunes» approche, l’Élysée redoute qu’«une très grande violence» n’éclate à Paris ce week-end. Partout en France, les appels à se rendre à Paris et à bouleverser l’ordre établi se multiplient. La semaine dernière, un jeune homme croisé par Le Figaro près de la gare Saint-Lazare s’écriait déjà: «Ce n’est pas une manif, c’est la Révolution!». Mercredi soir, sur BFM TV, un des leaders du mouvement, Éric Drouet, a même affirmé vouloir «rentrer» dans l’Élysée samedi. «Ce qui est en jeu, c’est la sécurité des Français et nos institutions», a insisté le premier ministre Édouard Philippe mercredi.
Les autorités sont donc totalement mobilisées pour éviter un samedi «noir» à Paris. La maire de Paris Anne Hidalgo ainsi que les maires d’arrondissement seront reçus ce jeudi en fin d’après-midi par le préfet de police de la capitale pour faire le point sur le dispositif de sécurité mis en place. Les détails de ce dispositif n’ont pas encore été rendus publics, mais un renforcement des effectifs des forces de l’ordre est déjà acté. Ce jeudi en milieu d’après-midi, le premier ministre a ainsi évoqué des «moyens exceptionnels» déployés à Paris comme en province, en plus des 65.000 forces de sécurité mobilisées dans toute la France.
La gendarmerie a notamment battu le rappel de nombreuses unités en repos et en permission. Déjà renforcée la semaine dernière, avec 23 escadrons de gendarmes mobiles déployés à Paris contre 16 escadrons le 24 novembre, la présence des gendarmes sera encore accrue. Quid du déploiement de véhicules blindés, piste à l’étude selon Le Parisien ? Une source proche du dossier répond au Figaro que ces véhicules seront bien présents en réserve, comme la semaine dernière et comme dans de nombreuses opérations de maintien de l’ordre, mais que rien n’indique pour l’instant qu’ils soient utilisés. «Ce ne sont pas des chars», rappelle cette source.
Un changement tactique essentiel est également attendu. Sur RTL, le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, a souligné que la préfecture de police avait «tiré l’enseignement de l’échec de la semaine dernière, avec un périmètre sécurisé qui a consommé beaucoup de forces sans beaucoup d’efficacité», et a conscience de la nécessité de «s’adapter à la mobilité des groupes d’activistes et de casseurs». Reçu avec l’ensemble des organisations syndicales de police par le ministre de l’Intérieur, le syndicat Alliance a confirmé que le dispositif de «fan zone» installé dans le secteur des Champs-Élysées samedi dernier ne serait pas reconduit.