L’inscription «Maïdan 2018» est apparue sur l’Arc de Triomphe à Paris

«Vous réservez votre préoccupation uniquement aux voisins de la Russie?»: quand des manifestations violentes ont secoué Kiev en 2013, l’Occident a rapidement apporté son soutien à la «révolution» anti-gouvernementale. Mais après des semaines de manifestations en France, la réaction est très différente, ce qui a été remarqué par des internautes.

L’acte 3 des manifestations des Gilets jaunes a fait ressurgir des fantômes du passé: l’inscription «Maïdan 2018» est apparue sur l’Arc de Triomphe à Paris. Pour une bonne raison.

L’Occident a dénoncé le gouvernement ukrainien de Viktor Ianoukovitch et lui a demandé de répondre aux demandes des manifestants il y a cinq ans. À Paris en 2018, les rues dépavées, les voitures renversées et brûlées: les actions des Gilets jaunes sont marquées par des violences de la part des forces de l’ordre et des manifestants, mais… la réponse de l’Occident est loin de celle donnée aux événements en Ukraine.

En témoigne la réaction de Bernard-Henri Lévy, commentateur politique français bien connu. Il a critiqué les manifestants, les accusant de «jouer avec le feu» et affirmant que tout ce qui importait était le respect des institutions françaises et du Président élu démocratiquement.

Les abonnés de Lévy, cependant, n’ont pas tardé à lui rappeler que sa réaction face aux manifestations en Ukraine avait été très différente. Lévy, qui était en Ukraine à l’époque du mouvement Euromaïdan, a activement fait la promotion de celui-ci, livrant des discours et tweetant avec enthousiasme à propos des manifestations. Quand le Président Ianoukovitch a été renversé, il a qualifié cette situation de «défaite historique de la tyrannie».

https://twitter.com/CercleVoltaire/status/1069379462905638912

De nombreux internautes n’ont pas tardé à établir un parallèle entre les événements de Kiev en 2013 et ceux de Paris en 2018.

Quand est Maïdan à Paris? Où est Victoria Nuland? Les Parisiens ont aussi besoin de biscuits. Où est la condamnation de Donald Trump, de Jean-Claude Juncker, de Donald Tusk, de Federica Mogherini du régime d’Emmanuel Macron? Vous réservez votre préoccupation uniquement aux voisins de la Russie?

https://twitter.com/71johnny/status/1070267971904393217

Je ne sais pas pour vous, mais je suis impatient que Victoria Nuland vienne à Paris et distribue des biscuits de la démocratie aux Gilets jaunes comme elle l’avait fait aux manifestants du Maïdan il y a 5 ans.

https://twitter.com/hdgremix/status/1068977681549660160

https://twitter.com/LXammar66/status/1069978596469555200

https://twitter.com/BhamAnticom/status/1070118228582641665

Alors que les manifestations font rage pour la quatrième semaine consécutive, des utilisateurs de Twitter se sont moqués de la réaction occidentale face au mouvement antigouvernemental. L’un d’entre eux a plaisanté que des centaines d’experts arabes pourraient se réunir pour des conférences prestigieuses pour tenter de déchiffrer les causes de ce mouvement de «l’hiver européen».

https://twitter.com/yarahawari/status/1069573055297585154

Les experts préviennent d’ores et déjà qu’un «effet domino» aurait provoqué la propagation des manifestations de la France aux pays voisins. Dans tout cela, il est difficile de savoir comment nous, à l’Est, devrions réagir, mis à part appeler les autorités françaises à respecter le droit de manifester.

En France, après une première manifestation qui s’est déroulée le 17 novembre, des membres du mouvement des Gilets jaunes ont organisé le troisième acte de leur mobilisation le samedi 1er décembre. Dénonçant à l’origine la hausse des carburants, ils expriment désormais une colère sociale bien plus profonde. Le Premier ministre, Édouard Philippe, a annoncé mardi 4 décembre la suspension pour six mois de trois mesures fiscales qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier.Le dernier rassemblement a été marqué par d’importantes violences urbaines dans la capitale française. Elles ont fait 133 blessés, dont 23 membres des forces de l’ordre, et ont conduit au placement en garde à vue de 378 personnes sur les 412 interpellées, selon un bilan communiqué par la préfecture de police dimanche.