Paul Biya a annoncé le lancement d’un «comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR)» pour les combattants des zones en conflit au Cameroun. Une main tendue de Paul Biya à l’entame de son nouveau mandat, dans un pays confronté à plusieurs conflits armés.
«À offrir un cadre d’accueil et de réinsertion sociale aux repentis de Boko Haram et membres des groupes armés des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest désireux de répondre à l’offre de paix formulée par monsieur le Président de la République dans son discours d’investiture du 6 novembre en déposant volontairement les armes», souligne le communiqué du secrétaire général de la présidence du Cameroun, rendu public le 30 novembre.
En matière de désarmement, le CNDDR a pour missions d’accueillir et de désarmer les ex-combattants, de collecter, de répertorier et de stocker les armes et munitions remises volontairement par les ex-combattants, de prendre toutes les dispositions appropriées pour la destruction desdites armes, munitions et explosifs, en liaison avec les administrations compétentes.S’agissant de la démobilisation, le Comité devra mettre en place des sites de cantonnement d’ex-combattants et en assurer la gestion, assurer l’encadrement des ex-combattants, leur apporter assistance dans le cadre de leur préparation à un retour à la vie civile.
Sur le plan de la réintégration, il s’agira de prendre les dispositions nécessaires à la déradicalisation des ex-combattants, de mener des actions de sensibilisation et de venir en aide aux communautés d’origine afin de faciliter la réintégration des démobilisés, d’aider à leur réinsertion dans la vie civile, notamment par l’organisation, la formation, la mise à disposition d’outils ou moyens de production et l’assistance à la création d’activités génératrices de revenus.
Basé à Yaoundé, le comité sera présidé par le Premier ministre Philémon Yang et disposera de centres à Bamenda et Buea, chefs-lieux des régions anglophones, ainsi qu’à Mora, une des principales villes de l’extrême nord où sévit Boko Haram.
Dans son allocution du 6 novembre 2018, jour de sa prestation de serment pour un 7e mandat, Paul Biya demandait déjà aux séparatistes anglophones de déposer les armes:
«Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain.»
La création du CNDDR vient donc s’inscrire dans la continuité de cet élan du Président Paul Biya, alors que le conflit s’est enlisé, notamment dans les régions anglophones du Cameroun. La situation sécuritaire au Cameroun est actuellement très tendue, alors que le pays subit des attaques persistantes des djihadistes de Boko Haram dans le nord du pays et un conflit en cours entre l’armée et des séparatistes dans les deux régions anglophones du pays.