Le roi d’Espagne Felipe VI a appelé jeudi lors du quarantième anniversaire de la Constitution à défendre « l’esprit d’intégration » de ce texte fondateur qui garantit « l’unité » du pays confronté au défi indépendantiste en Catalogne.
La Constitution espagnole présente « une vocation d’intégration qui ne signifie pas l’uniformité, ni oublier ou supprimer la diversité territoriale, ni nier la pluralité mais l’assumer et reconnaître à (ces différences) une réalité nationale commune dans laquelle s’intègrent différentes manières de penser », a-t-il affirmé juché au perchoir de l’hémicycle du Congrès des députés, d’où il prononçait exceptionnellement son discours.
Cet « esprit d’intégration » garantit « l’unité de l’Espagne, qui reconnaît l’autonomie de ses nationalités et de ses régions, a-t-il insisté, aux côtés de la reine Letizia et de ses deux filles, devant les parlementaires, les anciens roi Juan Carlos I et reine Sophie et le chef du gouvernement Pedro Sanchez.
Si le roi n’a pas explicitement cité la Catalogne, son discours est prononcé un peu plus d’un an après la tentative de sécession de cette région en octobre 2017. Des représentants des partis indépendantistes catalans PDeCAT et ERC ont d’ailleurs boycotté l’anniversaire de la Constitution en ne se rendant pas dans l’hémicycle pour assister au discours du roi.
Felipe VI est très critiqué en Catalogne, notamment depuis son discours de fermeté à l’encontre des indépendantistes pendant la crise de l’automne dernier.
Les membres du parti de gauche radicale Podemos portaient eux jeudi un pin’s « républicain » (violet et en forme de visage de femme) pour signifier leur opposition à la monarchie et ne se sont pas joints aux applaudissements des autres parlementaires.
Dans ce contexte, Pedro Sanchez a défendu mardi dans une interview au quotidien El Pais la monarchie parlementaire, qui constitue selon lui « la clé de voûte d’un grand consensus constitutionnel créé en 1978 et qui, je l’espère, durera ».
« Felipe VI est un roi de son temps, un roi qui défend l’égalité des sexes, l’engagement de l’Espagne dans la lutte contre le changement climatique, les droits des travailleurs et qui a une grande sensibilité pour la question catalane et pour la diversité de notre pays, même si beaucoup d’indépendantistes catalans l’ont critiqué », a-t-il aussi déclaré.
Felipe VI a lui martelé jeudi que la Constitution devait être le tremplin pour « une Espagne d’avant-garde moderne et renouvelée, une Espagne ouverte aux changements que notre société mérite ».