Rendant hommage à George H.W. Bush, l’unique Président de l’Union soviétique se souvient de leurs succès conjoints en matière de désarmement et de prévention des conflits et appréhende une nouvelle guerre.
Le premier Président de l’URSS, Mikhaïl Gorbatchev, estime que lui et George H. W. Bush, 41e Président des États-Unis, ont réussi à jeter les bases d’un partenariat entre Moscou et Washington, mais qu’aujourd’hui, ces acquis sont menacés. Le danger d’une nouvelle confrontation pèse sur le monde, a-t-il écrit dans son article pour le magazine Time.
«Notre première conversation sérieuse a eu lieu en décembre 1987, alors que j’étais en visite officielle à Washington. George était alors vice-président», précise l’ancien homme politique.La visite a abouti à la signature du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, a-t-il rappelé. Signé le 8 décembre 1987 par Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) abolissait l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5.500 kilomètres.
«Après, je devais partir d’une base de l’armée de l’air. Selon le protocole, ou peut-être selon ses propres souhaits, le vice-président devait m’y accompagner. George a suggéré de prendre ma voiture, ce qui était inhabituel, et ne suivait certainement pas le protocole».
«Plus tard, à plusieurs occasions, nous nous sommes rappelé cette « conversation dans la voiture ». Cela a été bien au-delà des échanges de civilités habituels», souligne M.Gorbatchev. «Nous avons convenu que les relations entre nos pays atteignaient un nouveau niveau et que de nouvelles opportunités s’ouvraient, qu’il fallait utiliser au maximum».Le vice-président aurait assuré au dirigeant soviétique que, s’il était élu, il continuerait ce que Mikhaïl Gorbatchev avait commencé avec le président Reagan. Et surtout, les deux hommes se seraient entendus sur le fait que, dans les relations avec les pays tiers, ils ne saperaient pas les intérêts de l’autre.
«Ensemble, nous avons contribué à mettre fin à des conflits dans différentes régions du monde. Nous avons jeté les bases d’un partenariat entre nos pays. Ces résultats historiques sont maintenant compromis. Le monde est à deux doigts d’une nouvelle confrontation et d’une nouvelle course aux armements», conclut Mikhaïl Gorbatchev.