Au lendemain de la diffusion d’un vidéo montrant une scène montrant l’interpellation de dizaines de lycéens à Mantes-la-Jolie, en région parisienne.
Le Défenseur de Droits, autorité constitutionnelle française indépendante chargée de défendre les droits et libertés, a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête sur « les conditions dans lesquelles se sont déroulées les interpellations de lycéens à Mantes-la-jolie ».
Cette annonce a été faite dans un communiqué publié vendredi par cette autorité.
Le Défenseur des droits indique, en outre qu’il « mettra en œuvre ses pouvoirs d’investigation pour instruire ce dossier dans le respect du contradictoire comme il le fera également dans plusieurs autres saisines qui lui ont été adressées suite aux manifestations récentes ».
L’ouverture de cette enquête fait suite à la diffusion, la veille sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant des dizaines de lycéens à Mantes-la-Jolie, mis à genoux, certains face au mur, et les mains sur la tête alors que des policiers leur ordonnaient de « ne pas bouger la tête et de regarder droit devant »
La vidéo est rapidement devenue virale sur le web, provoquant un véritable tollé.
« Glaçant, inadmissible. Cela n’est pas la République. La jeunesse française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour ? », a déploré sur son compte twitter l’ex-candidat à la présidentielle de 2017, Benoit Hamon.
Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a évoqué cette affaire au cours d’une conférence de presse tenue vendredi à la mi-journée en affirmant que ces mêmes jeunes, visibles sur les images, se sont livrés à des violences et que c’est ce qui a conduit à leur interpellation, jeudi matin.
« Des lycéens ont été rejoints par une centaine d’individus encagoulés et armés (…) avec la ferme intention d’en découdre avec les forces de l’ordre », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre « je sais la violence de ces images mais je sais aussi qu’il nous faut la lier avec la réalité à la violence de cette réalité subie » par les forces de l’ordre.
La France redoute samedi une « journée noire » dans la continuité des contestations populaires entamées depuis le 17 novembre par le mouvement des « Gilets jaunes », lancé sur le web pour dénoncer la hausse des prix des carburants.
L’Elysée s’inquiète d’une probable « grande violence » au cours de la manifestation prévue samedi, a indiqué le quotidien français « Le Figaro ».
La présidence de la République a fait état « d’appels à tuer et à venir armé afin de s’en prendre notamment aux parlementaires et aux forces de l’ordre », selon la même source.
L’Elysée a également mentionné l’existence d’un « noyau dur radicalisé (…) venu pour casser et tuer ».
Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, avait appelé dans une publication mercredi soir sur son compte twitter, les lycéens du pays « à ne pas se mêler au désordre », redoutant que certains « soient blessés ou pris à partie dans des bagarres ».
Le mouvement des « gilets jaunes », lancé depuis la mi-novembre sur les réseaux sociaux pour protester contre la hausse des prix des carburants, a rapidement évolué et les revendications se sont étendues au pouvoir d’achat et aux salaires.
Des politiciens ont même réclamé la démission du président Emmanuel Macron, d’autres ont revendiqué la tenue d’un référendum, et d’autres ont appelé à la dissolution du parlement.
De grandes marches ont été organisés à Paris les samedi 17 et 24 novembre et le 1er décembre. Ces marches ont été émaillées de vives violences, touchant des commerces, des monuments historiques, des véhicules et des immeubles.
Déjà 4 personnes ont perdu la vie en marge de ces protestations et des centaines d’autres ont été blessées.