Les armes autonomes très bientôt sur les champs de batailles

Selon les statistiques officielles de l’armée américaine, plus de soldats américains meurent actuellement par suicide que par actions contre l‘ennemi. Est-ce pour cette raison que les systèmes d’armes autonomes sont si demandés, par exemple par l’armée américaine ? Les militants pour la paix tirent cependant la sonnette d’alarme : « Le développement de systèmes d’armes autonomes doit être interdit dans le monde entier ».

 

Les armes autonomes décident et agissent de manière indépendante à l’aide de l’intelligence artificielle, sans influence humaine. Elles sont encore en cours de développement, mais déjà elles maintiennent la communauté mondiale dans le suspense. De quoi s’agit-il exactement et quel est le problème ?

Les armes autonomes, aussi appelées robots tueurs, sont considérées comme la « troisième révolution pour faire la guerre ». Tout comme l’invention de la poudre à canon et des armes nucléaires dans le passé, les systèmes d’armes autonomes ont radicalement changé la façon de faire la guerre. Les armes autonomes sont des systèmes à action indépendante. Elles sont programmées pour identifier et attaquer des cibles à l’aide de l’intelligence artificielle et sans contrôle humain. Il peut s’agir de drones sans pilote, mais aussi de navires, de chars, de lance-roquettes, de robots et d’autres armes. Les systèmes d’armes entièrement autonomes dotés d’une intelligence artificielle capables d’apprentissage ne font pas encore officiellement partie intégrante des armées de ce monde.

Depuis 2014, les Nations Unies tiennent des pourparlers à Genève dans le cadre desquels 75 pays négocient une interdiction des systèmes d’armes autonomes mortels afin de réglementer les robots tueurs. Un accord n’est pas réaliste parce que certains États poursuivent leurs propres intérêts. Selon les militants pour la paix, 26 États, dont l’Autriche et tous les pays en voie de développement, sont favorables à l’interdiction de ces armes. La Chine s’est prononcée en faveur de l’interdiction de leur utilisation. On dit que les États-Unis sont totalement opposés aux restrictions de leur développement. En Allemagne aussi, il y a des entreprises qui participent à ce développement et qui alimentent ainsi la course internationale à l’armement.

Mais pourquoi les armes autonomes sont-elles si demandées, par exemple par l’armée américaine ? Plus de soldats américains meurent actuellement par suicide que par actions avec l’ennemi. Ils peuvent difficilement s’identifier aux guerres dites « humanitaires », qui ne sont en réalité que des guerres d’agression stratégiques, et à cause de la cruauté de la guerre, qui vise même la population civile, ils souffrent de détresse morale à vie. Un très grand nombre d’anciens combattants renvoient leurs décorations parce qu’ils ont honte des actes de guerre et ils manifestent de profonds remords. Même les pilotes de drones, qui tuent depuis leur bureau comme dans un jeu d’ordinateur et qui ont tendance à avoir moins de compassion à cause de la distance qui les sépare des combats, sont « épuisés » après quelques années. Des décennies d’études psychologiques ont également montré que la plupart des soldats au combat ne tirent pas du tout sur les soldats ennemis, mais qu‘ils les manquent délibérément. Cela montre clairement que l’homme n’est pas une « machine de guerre » au niveau de sa mentalité de base. Les mouvements pacifistes et les manifestations dans le monde entier soulignent ce fait.

Pour les bellicistes obsédés par le pouvoir et ceux qui derrière eux tirent les ficelles, il faut donc créer des systèmes d’armes autonomes, c’est-à-dire des robots tueurs, qui fonctionnent sans faille et sans compromis – sans remise en question, sans compassion, sans conscience, notamment comme protection contre des masses de gens en colère. Parce que de plus en plus de gens voient clair dans les diverses connexions mondiales et ne sont plus disposés à être exploités et instrumentalisés. Le fait que le contrôle de l’ensemble du système monétaire, de tous les gouvernements, de tous les pays et de leurs ressources soit entre les mains de quelques familles ne sera pas acceptable à long terme pour l’humanité.

Les militants pour la paix de toutes sortes et de toutes nationalités tirent donc le signal d’alarme : le développement de systèmes d’armes autonomes doit être interdit dans le monde entier. Plus de 2 500 chercheurs et 176 organisations dans le domaine de l’intelligence artificielle ont déjà signé un engagement volontaire de ne pas mener de recherches sur les systèmes d’armes autonomes mortelles. Par leur signature, les participants s’engagent « à ne pas les soutenir ni à contribuer au développement, à la production, au commerce ou à l’utilisation d’armes létales autonomes ». Beaucoup de grands noms manquent cependant à l’appel. Ni Google ni Google-Holding Alphabet n’ont signé l’engagement volontaire ; Boston Dynamics – fabricant de célèbres modèles de robots – n’est pas encore non plus sur la liste. Il n’y a pas non plus les multinationales de fabrication d’armes concernées. L’objectif des militants est donc d’avoir un effet bien au-delà du cercle des signataires en attirant l’attention du grand public sur les dangers des armes autonomes.

Un court métrage intitulé « Slaughterbots » (en français « Robots massacreurs ») montre à quel point les armes autonomes peuvent déjà être dévastatrices. L’US Future of Life Institute (FLI), qui s’est fixé pour objectif de minimiser les risques existentiels pour l’humanité, a publié la vidéo le 12 novembre 2017, sur laquelle des millions de personnes ont cliqué en quelques semaines. Sous une forme fictive, cela donne un aperçu dissuasif de la manière dont, par exemple, les critiques du système ou les groupes ethniques indésirables peuvent être liquidés en un clin d’œil. Conclusion : Arrêtez cette technique !