La résolution américaine qui visait à sanctionner «des tirs répétés de roquettes en Israël» par le Hamas a été rejetée par les Nations unies. Le Hamas a qualifié ce rejet de «gifle pour l’administration des États-Unis».
Nikki Haley, l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu qui quittera ses fonctions à la fin du mois, avait sans doute espéré conclure son passage aux Nations unies par un vote historique. Mais elle partira sur une défaite retentissante après l’échec, jeudi 6 décembre, de son projet de résolution qui visait à condamner le Hamas.
Le texte qu’elle présentait condamnait le Hamas «pour des tirs répétés de roquettes en Israël et pour incitation à la violence». Il demandait à ce que «le Hamas et d’autres entités militantes, incluant le Jihad islamique palestinien, cessent toutes les provocations et activités violentes dont le recours à des engins aériens incendiaires».
«L’échec de l’entreprise américaine aux Nations unies constitue une gifle pour l’administration des États-Unis et une confirmation de la légitimité de la résistance», a déclaré, selon la presse, un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zahri, utilisant une formule faisant référence aux groupes armés hostiles à Israël.
Washington avait pourtant abordé ce vote avec sérieux en prenant soin d’engager le dialogue avec tous ses partenaires et d’envoyer des lettres à toutes les missions de l’Onu. Il avait ainsi obtenu le soutien des pays européens qui reconnaissent, tout comme les États-Unis, le Hamas comme entité terroriste. D’après des diplomates cités par l’AFP, Nikki Haley avait fait de cette condamnation du Hamas «une affaire très personnelle».Ainsi, elle avait promis, dès le début de son mandat aux Nations unies, de renverser la tendance qui reposait sur une critique constante et disproportionnée à l’égard d’Israël.
«Le sport politique favori de certains est d’attaquer Israël», avait-elle affirmé en juin dernier, citée par l’AFP.
Le projet de résolution de Washington a recueilli 87 voix, dont celles de l’Union européenne, tandis que 58 pays ont voté contre quand 32 se sont abstenus, total qui aurait dû suffire pour approbation du texte. Néanmoins, juste avant le vote, le Koweït et le groupe arabe à l’Onu ont réussi à faire adopter une règle pour transformer un vote à la majorité simple en vote à la majorité des deux tiers. La règle des deux tiers a été approuvée de justesse par 75 voix, 72 pays s’exprimant contre et 26 autres s’étant abstenus.Malgré cet échec, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé, selon un communiqué repris par les médias, que ce vote était «une réussite très importante pour les États-Unis et Israël».
Danny Danon, ambassadeur israélien aux Nations unies, s’est lui aussi félicité de ce résultat.
For the first time at the UN, a record 87 countries condemned Hamas for its rocket fire & use of civilian infrastructure for military purposes against Israel. I thank @nikkihaley for her hard work in forming an unprecedented coalition. We will continue to fight for the truth! pic.twitter.com/MBDLERD23y
— Danny Danon 🇮🇱 דני דנון (@dannydanon) December 6, 2018
«Pour la première fois à l’Onu, un nombre record de 87 pays ont condamné le Hamas pour ses tirs de roquettes et son utilisation d’infrastructures civiles à des fins militaires contre Israël. Je remercie Nikki Haley pour son travail dans la formation d’une coalition. Nous continuerons à nous battre pour la vérité!»
Selon des sources anonymes citées par la chaîne américaine CNN, Donald Trump envisagerait de nommer l’ex-présentatrice de Fox News, Heather Nauert, porte-parole du département d’État américain, pour succéder à Nikki Haley qui quitte ses fonctions.