Le président de la République, qui a déjà annoncé l’abandon de la hausse de la taxe carbone, s’adressera à la Nation lundi soir, à 20 heures, lors d’une allocution télévisée, pour répondre à la colère qui s’exprime depuis le 17 novembre.
Le porte-parole du gouvernement a prévenu: tous les problèmes des «gilets jaunes» ne seront pas réglés d’un «coup de baguette magique». Le président de la République doit néanmoins s’exprimer ce lundi, à 20 heures, et Benjamin Griveaux l’a confirmé ce dimanche sur LCI, il «fera bien sûr des annonces importantes». En attendant, plusieurs pistes ont été avancées par le gouvernement mais aussi par les députés de la majorité.
Le minimum vieillesse, que le gouvernement a promis de porter à 900 euros par mois en 2020, pourrait bénéficier d’un coup de pouce, croient savoir l’AFP et le Journal du Dimanche. Interrogé ce dimanche sur France Inter, le député LREM Matthieu Orphelin, a insisté sur le fait que les mesures annoncées devraient «améliorer le quotidien des Français», et insisté sur les retraites et la précarité énergétique.
• Une prime exceptionnelle
Le premier ministre a déjà abordé la possible création d’une prime exceptionnelle pour les salariés qui touchent des bas salaires, et qui serait versée par les entreprises mais défiscalisée. Son montant serait plafonné. Pour les salariés, elle n’entrerait pas dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Et pour les entreprises, elle ne serait pas soumise aux cotisations. Problème pour les syndicats: cette prime ne serait pas obligatoire. «Les mesures sur le pouvoir d’achat, elles ne peuvent pas se décider toutes seules avec le gouvernement, mais avec les entreprises», a répété ce dimanche le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau. Des propos qui font écho à ceux prononcés par la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Pour elle, «nous sommes en urgence sociale absolue et donc urgence économique. Il faut que les entreprises fassent leur part.»
En revanche, selon la ministre du Travail Muriel Pénicaud, il n’y aura pas d’annonce sur un «coup de pouce» supplémentaire au Smic, au-delà de la hausse de 1,8 % attendue en janvier, car une telle mesure «détruirait des emplois», a-t-elle dit dimanche soir sur le plateau de LCI. «En revanche, il y a de nombreuses branches ou entreprises où on peut soit augmenter l’intéressement ou la participation, (…) soit augmenter les salaires», a-t-elle ajouté.
• Une prime mobilité
La piste a été évoquée par la ministre du Travail, qui souligne que «sept Français sur dix se rendent au travail en voiture». Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et les syndicats de salariés seront associés à la réflexion sur les modalités de cette prime. Des concertations sur le sujet doivent s’ouvrir mardi prochain, 11 décembre.
• Accélération de la suppression de la taxe d’habitation
Selon le Journal du Dimanche, le président pourrait décider d’accélérer la mise en place de son programme en décidant de supprimer plus rapidement la taxe d’habitation pour les plus modestes. Celle-ci devait disparaître en trois ans pour 80 % des Français. Emmanuel Macron pourrait décider que cela aille plus vite.
• La désocialisation des heures supplémentaires
Promise par le gouvernement pour le 1er septembre 2019, et réclamée par les députés de la majorité, la mise en place des heures supplémentaires pourrait être accélérée comme le Figaro l’annonçait. L’idée serait de supprimer les cotisations sociales des employeurs et des salariés sur les heures supplémentaires. Certains députés demandent tout simplement le rétablissement de la défiscalisation de ces heures telle qu’elle existait sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et supprimée par François Hollande.
• Accompagnement des commerçants
Le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a aussi évoqué ce dimanche des «mesures d’accompagnement» pour les commerçants qui subissent une perte de chiffre d’affaires en raison de la crise et des blocages. «Le premier bénéficiaire en termes de commerce, c’est sans doute Amazon», a-t-il commenté. Ce dimanche, sur France Info, le patron de la fédération du commerce et de la distribution affirmait que les trois précédents samedis de manifestation avaient d’ores et déjà fait perdre plus d’un milliard d’euros de ventes aux commerçants. Pour lui, il serait nécessaire que le gouvernement réfléchisse à un élargissement de l’ouverture des magasins le dimanche en 2019 pour rattraper ce manque à gagner, mais aussi de revoir la fiscalité des commerces physiques pour faire face au commerce en ligne.