La Turquie est prête à s’adresser à des instances internationales et à leur transmettre le dossier de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, a fait savoir le ministre de la Justice de ce pays le lendemain du refus de Riyad de livrer les assassins présumés à Ankara.
Riyad a refusé de livrer à la Turquie des personnes soupçonnées de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères du royaume Adel al-Joubeir lors d’une conférence de presse.
Ce dernier motive cette décision par le fait que les autorités saoudiennes affirment vouloir «découvrir la vérité» et ne «rien cacher». Il estime en outre que les autorités turques n’ont pas été suffisamment «ouvertes».
«Nous n’extradons pas nos sujets», a-t-il encore annoncé.
Plus tôt, le ministre avait déjà fait entendre que le royaume envisageait de juger les suspects sur son territoire, puis divulguer les résultats de l’enquête.
Pendant ce temps, Ankara se dit prêt à soumettre le dossier Khashoggi à l’examen d’instances internationales, a annoncé Abdulhamit Gül, ministre turc de la Justice. Précisant que la préparation technique et juridique avait été faite, l’affaire sera transmise, si nécessaire, à des instances internationales appropriées.
Jamal Khashoggi a été tué le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul où il s’était rendu pour effectuer des démarches administratives. Après avoir d’abord nié le meurtre, les autorités saoudiennes ont fini par reconnaître que l’éditorialiste avait trouvé la mort lors d’une opération «non autorisée». Plus de deux mois après sa mort, son corps n’a toujours pas été retrouvé. 21 suspects ont été arrêtés dans le cadre de l’affaire, selon le bureau du procureur général à Riyad. Onze de ces suspects ont été inculpés, et le procureur général a requis la peine de mort à l’encontre de cinq d’entre eux, accusés d’avoir «ordonné et commis le crime».