Les « gilets jaunes » ne seraient pas convaincus par Emmanuel Macron et le font savoir

« On ne lâchera pas ! » Un peu moins nombreux mais toujours actifs, les « gilets jaunes » poursuivaient mardi leurs opérations de blocages et manifestations sur des ronds-points et axes routiers au lendemain des annonces d’Emmanuel Macron qualifiées d' »enfumage ».

A la quatrième semaine de ce mouvement inédit né sur les réseaux sociaux pour dénoncer la politique gouvernementale, 10.100 manifestants étaient recensés à 18H00 sur tout le territoire, contre 11.000 à la même heure mardi dernier, selon l’Intérieur. « On est sur la frange la plus mobilisée et la plus déterminée du mouvement », a commenté une source à Beauvau.

En fin de journée, le concessionnaire autoroutier Vinci faisait, lui, toujours état de « fortes perturbations localement » sur son réseau, notamment sur l’A54, fermée entre Nîmes-Garons (Gard) et Eyguières-Miramas (Bouches-du-Rhône), l’A10, l’A7 (Bollène, Montélimar), l’A9 (échangeur de Narbonne), l’A20, l’A52, l’A50 (La Ciotat, Bandol), l’A8 (La Barque).

Dans l’ouest, la mobilisation semblait marquer le pas, selon les informations recueillies par l’AFP. Dans le Finistère, la préfecture ne recensait la présence de « gilets jaunes » que sur trois ronds-points (Brest, Quimper, Landivisiau). En Loire-Atlantique, les autorités ne faisaient état que de deux barrages « bloquants ou filtrants » (Carquefou, Saint-Nazaire).

Mais sur ces points de blocage subsistants, la colère n’est pas retombée après le discours d’Emmanuel Macron. Le président a notamment annoncé une augmentation du Smic, la défiscalisation et désocialisation des heures supplémentaires, et la suppression de la hausse de la CSG pour les retraites inférieures à 2.000 euros.

Après quatre samedis de manifestations à Paris et partout en France, marqués par des scènes de guérilla urbaine, l’utilisation de blindés à roues de la gendarmerie dans les rues et des interpellations record, l’exécutif cherche à éviter un « acte V » samedi prochain.

« On aurait dit qu’il était en train de lire son texte, on voyait bien qu’il n’y avait pas de sincérité du tout. Il n’y a rien », tranche Charlène, une trentenaire sans emploi de Rennes.

« La plupart des +gilets jaunes+ ont bien compris que ce n’était que du vent, donc on ne lâchera pas. Et qu’il (Emmanuel Macron, ndlr) ne croit pas que le mouvement va s’essouffler et qu’on va lâcher l’affaire, hors de question ! On sera là tous les jours, à Noël, au Nouvel an, tant que ça ne bougera pas, on restera là ! », poursuit-elle.