Les pays européens peuvent bénéficier de livraisons de gaz israélien afin de diversifier leurs sources d’approvisionnement, a déclaré un diplomate américain. Selon lui, le projet Nord Stream 2 pourrait au contraire saper la sécurité énergétique européenne.
En se prononçant lundi sur la sécurité énergétique européenne, le secrétaire adjoint des États-Unis pour les ressources énergétiques, Francis Fannon, a déclaré lors d’un entretien téléphonique que les pays européens pourraient importer du gaz israélien afin de diversifier leurs sources d’approvisionnement.
«Juste avant mon déplacement en Europe, je me suis rendu dans l’est de la Méditerranée où nous avons vu comment le pragmatisme énergétique pouvait dépasser les préoccupations politiques de longue date. Nous observons actuellement la remise en service d’un gazoduc par lequel le gaz israélien sera désormais livré en Egypte et en Jordanie et potentiellement exporté en Europe», a-t-il affirmé, faisant référence au gazoduc arabe d’EMG (East Mediterranean Gas Company).
Initialement, cet ouvrage apportait le gaz égyptien en Israël. Mais après la découverte des gisements Leviathan et Tamar au large d’Israël, la décision a été prise de livrer le gaz israélien par ce gazoduc dans la direction opposée.M.Fannon a également rappelé le rôle que le gaz naturel liquéfié américain pourrait jouer dans le renforcement de la sécurité énergétique de l’Union européenne. Il a à nouveau qualifié le projet Nord Stream 2 d’«instrument politique», appelant les pays qui y participaient à «agir sur la base de leurs valeurs communes».
Le projet Nord Stream 2 prévoit la construction de deux conduites longues de 1.200 km, reliant le littoral russe à l’Allemagne en passant par la mer Baltique. Sa capacité totale sera de 55 milliards de mètres cubes par an. Le coût du projet s’élève à près de 10 milliards d’euros. Le gazoduc devrait être mis en service d’ici la fin 2019. Début novembre, le groupe Nord Stream 2 AG a annoncé avoir posé 200 kilomètres de gazoduc au fond de la mer Baltique. Plusieurs pays s’opposent au projet, dont les États-Unis qui ont plusieurs fois demandé aux pays européens de ne pas participer au projet Nord Stream 2, brandissant la menace de sanctions à leur égard.