Du fait de l’attitude des pays de l’Union européenne et des États-Unis à l’égard de la Turquie, Ankara élabore ses propres armements, a déclaré Koray Gürbüz, expert en sécurité pour l’entreprise SDK Savunma Teknoloji ve Ticaret A.Ş. s’occupant de l’importation et de l’exportation des armes.
Ankara accroît le volume de production des armements nationaux afin de ne pas dépendre de Washington et de l’Otan dans ce domaine, a indiqué Koray Gürbüz, ancien président du Conseil des vétérans de Turquie et expert en sécurité pour la société SDK Savunma Teknoloji ve Ticaret A.S. qui exporte et importe des armes, commentant un rapport publié par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm selon lequel les entreprises turques ont augmenté leurs ventes de 24%.
«La Turquie souhaite à juste titre être indépendante des États-Unis et de l’Otan en matière de fabrication et de livraison des armements. C’est à cette fin qu’elle développe ses propres armes. Le fait est que la Turquie fait face à des difficultés liées à l’achet de munitions et composants pour une grande partie des armements qu’elle achète à l’Otan», a précisé Koray Gürbüz.Selon lui, actuellement, «à cause de la situation au Moyen-Orient, Ankara ressent une grande influence» de la part des pays de l’UE et de Washington.
«La Turquie ne peut pas acheter une partie importante des composants, pour des articles de production militaire qu’elle utilise, fabriqués par les États-Unis et l’Otan. Et si elle en achète, les délais de livraison s’éternisent beaucoup.»
L’interlocuteur a souligné que même pour obtenir un «tout petit composant» Ankara devait attendre durant des mois. La situation avec les munitions est similaire, a ajouté Koray Gürbüz.
«Par exemple, la Turquie ne pouvait pas recevoir de munitions devant être utilisées lors des opérations Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’olivier, parce que c’était des munitions de fabrication américaine. Se référant à la décision du Congrès, les États-Unis n’ont pas vendu de composants pour les armes qui avaient été livrées à la Turquie», a également raconté M.Gürbüz.
Il a précisé qu’en même temps Washington effectuait des ventes d’armements pour des millions de dollars aux Kurdes irakiens, une telle «décision a été adoptée par le Congrès sans délai».