Les exportations des États-Unis vers l’Iran ont été multipliées par sept

Malgré la réimposition des sanctions, les exportations des États-Unis vers l’Iran ont été multipliées par sept, atteignant 109,2 millions de dollars en octobre 2018 contre 16,1 millions de dollars en octobre 2017 (selon l’ESA). Un économiste iranien et un politologue américain d’origine iranienne commentent la situation.

Selon le dernier rapport de la Economics and Statistics Administration (ESA), les exportations des États-Unis vers l’Iran ont considérablement augmenté depuis le rétablissement des sanctions économiques contre la République islamique pour atteindre 109,2 millions de dollars en octobre 2018 contre 16,1 millions en octobre 2017. Ce chiffre n’est pas très important pour l’économie iranienne, a déclaré Peyman Molavi, secrétaire général de l’Association des économistes iraniens.

«Il se peut qu’avec le durcissement des sanctions, une partie des marchandises américaines soient importées en Iran via d’autres pays. […] Je ne sais pas au juste quelles marchandises sont exportées par les États-Unis vers l’Iran. Il s’agirait peut-être de marchandises qui ne tombent pas sous le coup des sanctions, notamment des équipements médicaux ou des médicaments», a supposé l’économiste.

Selon un autre interlocuteur de l’agence, le politologue américain, professeur de géopolitique à l’université de Californie et rédacteur en chef du site Imperia News, Alexander Azadegan, la plupart des transactions entre l’Iran et les États-Unis se font par le biais d’intermédiaires, faute de relations diplomatiques entre Téhéran et Washington.

«Une partie des marchandises américaines sont livrées en Iran via Dubaï, Oman ou d’autres pays. Par ailleurs, le commerce du pétrole s’effectue tout aussi indirectement. Nous avons entendu dire que l’Iran vendait du brut aux États-Unis. La plupart des transactions se réalisent évidemment par des intermédiaires», a indiqué le politologue.

Et d’ajouter qu’à Oman la monnaie nationale iranienne était convertie en dollars.

«Or, il ne s’agissait pas là que de convertir les devises, mais aussi de conclure des transactions avec d’autres marchandises qui se retrouvaient sur le marché iranien», a résumé M.Azadegan.

La multiplication par sept des exportations américaines vers l’Iran intervient alors que Washington a fait pression sur d’autres pays, notamment les pays de l’Union européenne, pour qu’ils s’abstiennent de commercer avec l’Iran. Suite au retrait unilatéral des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien, le gouvernement américain a déclaré qu’il rétablissait ses sanctions contre l’Iran.