Pour obtenir satisfaction à leurs revendications socio-professionnelles, les imams d’Algérie ont décidé d’organiser une action de protestation et menacé de paralyser toutes les mosquées à l’échelle nationale. C’est ce qu’a annoncé leur syndicat le 10 décembre via la page Facebook de son président.
Dans son combat pour les droits socio-professionnels de ses membres l’opposant au ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, la Coordination nationale des imams d’Algérie a décidé de passer à l’offensive en annonçant l’organisation d’une action de protestation. C’est ce qui transparait du communiqué publié le 10 décembre sur la page Facebook de son président Djelloul Hedjimi.
«Compte tenu des multiples promesses formulées, que ce soit à travers des correspondances ou des déclarations dans les médias appelant en substance au dialogue et à la concertation […] et en réaction à l’autoritarisme, à la marginalisation volontaire, à l’entrave de l’activité syndicale et à tous les problèmes auxquels font face les imams et les fonctionnaires du secteur des Affaires religieuses […] Nous sommes dans le regret de vous annoncer que nous organiserons une action de protestation pacifique à caractère national sous le slogan « le rassemblement des turbans blancs », dont la date sera indiquée ultérieurement», a annoncé le communiqué.
Tout en critiquant le silence de leur ministre de tutelle face aux revendications légitimes des imams, Djelloul Hedjimi a également affirmé sur sa page Facebook que «nous paralyserons les mosquées si le ministre des Affaires religieuses et des Waqfs, Mohamed Aïssa, continue à faire la sourde oreille». «Après la lettre du président de la République et le manque d’enthousiasme du ministère à satisfaire les revendications des imams, place aux décisions allant dans le sens de la protestation», a-t-il encore ajouté.
Dans une déclaration faite le 24 novembre au journal Le Quotidien d’Oran, M. Hadjimi avait souligné que la revendication la plus importante des imams est celle liée au statut particulier. Abordant les autres exigences socio-professionnelles soumises au ministère de tutelle, le responsable syndical a affirmé que «la revalorisation salariale, le logement de fonction, un véhicule de service et plus de sécurité ne seraient que des revendications basiques pour exercer en tant qu’imam».
Pour sa part Mohamed Aïssa a réitéré son refus de répondre favorablement à la demande d’augmenter les salaires, tout en rappelant que le statut de l’imam relevait du régime de la fonction publique.Pour rappel, le salaire de l’imam est en moyenne de 40.000 dinars (296 euros), soit autant que celui perçu par un enseignant à l’éducation nationale, selon le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs. L’imam perçoit, en plus de ce salaire, des primes pouvant aller jusqu’à 60% de sa rémunération mensuelle, selon le Quotidien d’Oran.