Le manque de coordination entre services de sécurité et l’abondance d’armes illégales en Europe empêchent de prévenir les attaques similaires à celles de Strasbourg, estime un ex-employé des services de renseignement britanniques.
Il est extrêmement facile de se procurer une arme à feu de façon illégale en Europe continentale, a déclaré l’ex-employé des services de renseignement et de sécurité britanniques Philip Ingram.
Dans le sillage de l’attaque de Strasbourg, l’interlocuteur de l’agence a déploré le manque de ressources en France pour suivre tous les individus figurant sur la liste des suspects:
«Ces personnes sont classées selon le degré de risque qu’elles présentent. Pour réaliser une bonne évaluation, un mécanisme unifié de renseignement et de sécurité est nécessaire. Malheureusement, la France n’a pas de tel mécanisme, à la différence de la Grande-Bretagne et des États-Unis», a expliqué M.Ingram.
Selon lui, une grande quantité d’armes illégales est présente aujourd’hui en Europe au sein des réseaux criminels et terroristes. «Il est trop facile de se procurer une arme, et ça c’est un problème important», insiste l’ex-officier.
«Une partie du problème est liée à la multitude de services de sécurité. En France, il existe neuf services spéciaux et deux types de police nationale […]. Il est très difficile de transmettre des informations entre tous ces services, divisés par une énorme concurrence», indique-t-il.
Toujours d’après M.Ingram, sans niveau de coopération suffisante, il est «extrêmement difficile de contrôler les extrémistes séparés se trouvant dans diverses régions du pays».
«Il est impossible de prédire que ces personnes envisagent de commettre un attentat», conclut l’interlocuteur de l’agence.