Emmanuel Macron a déposé vendredi soir une rose blanche devant le mémorial improvisé par les passants devant la statue du général Kléber, à son arrivée à Strasbourg, trois jours après l’attentat qui a ensanglanté la ville.
Le chef de l’État, en provenance d’un sommet européen à Bruxelles, s’est d’abord rendu place Kléber, le cœur battant de la capitale alsacienne où passants et touristes ont déposé des milliers de bougies, des fleurs et des mots au pied de la statue, érigeant un mémorial improvisé aux victimes de l’attentat jihadiste.
Puis il s’est recueilli seul face à la statue alors que des détachements de militaires entonnaient une Marseillaise a capella.
Dès la fin de la cérémonie, Emmanuel Macron s’est rendu dans les allées illuminées du Marché de Noël, à la rencontre des Strasbourgeois, tandis que les forces de l’ordre ont quitté la place, sous les applaudissements.
Une déambulation marquée par sa rencontre avec un enfant en pleurs qu’il a serré contre lui et longuement consolé.
« Merci d’être venu, merci aux forces de l’ordre, je suis très heureuse d’avoir pu rouvrir le stand », lui a lancé une commerçante qui vend des friandises dans son chalet de bois.
Plusieurs badauds lui ont demandé des selfies, qu’il a acceptés, dans une ambiance bon enfant et émue.
Parmi les badauds, Annette 80 ans, au premier rang, est « venue pour prier pour ceux qui ne sont plus là ». La venue du président « me touche beaucoup », dit-elle. « C’est important pour tous les Strasbourgeois. On n’est pas toujours satisfait de lui, mais il fait son possible et cela montre qu’il a du cœur », ajoute la vieille dame.
En arrivant à l’aéroport de Strasbourg, le chef de l’État avait rencontré pendant plus d’une demi-heure quelques membres des forces de l’ordre intervenus en première ligne pour tenter d’arrêter l’équipée meurtrière de Chérif Chekatt.
Parmi eux, les quatre soldats de l’opération Sentinelle qui avaient blessé Chérif Chekatt lors de l’attentat mardi soir. L’un d’eux a raconté comment une balle du tireur avait ricoché sur son fusil d’assaut.
Il s’est également entretenu avec des policiers qui avaient échangé des tirs avec le jihadiste ainsi que celui qui l’a abattu jeudi soir.
Après avoir repéré « un individu louche, qui portait la même veste » que Chérif Chekkat dans le signalement, un policier raconte que sa patrouille s’est arrêtée à sa hauteur avant d’ouvrir la portière de son véhicule jeudi soir.
« On l’a mis en joue avec nos armes. Il avait la main gauche dans sa poche. J’ai dit sortez vos mains des poches et il a tiré une balle qui s’est logée dans le Berlingo, derrière ma tête », a-t-il expliqué au président.
« On a tiré jusqu’à ce qu’il soit immobile face au sol, cela s’est fait très vite », a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron les a félicités pour leur « courage » et leur « professionnalisme ».