La Russe Maria Boutina plaide coupable sur un chef d’accusation

En détention préventive aux États-Unis depuis juillet, la Russe Maria Boutina plaide coupable sur un chef d’accusation, d’après Washington.

La Russe Maria Boutina, que la justice américaine soupçonne de «complot» au profit de la Russie, a plaidé jeudi coupable sur un chef d’accusation, annonce Washington.

«Oui», a indiqué Mme Boutina à la question de savoir si elle avait été en collusion avec plusieurs personnes entre 2015 et début 2018 pour porter préjudice aux États-Unis.

Maria Boutina a affirmé avoir plaidé coupable de plein gré, ajoutant qu’elle n’avait subi aucune pression et qu’on ne lui avait pas promis de réduire sa peine.La juge Tanya Chutkan n’a pas fixé la date d’énoncé du jugement pour donner du temps à Mme Boutina pour coopérer avec le gouvernement américain. La prochaine audience dans le cadre de cette affaire aura lieu le 12 février 2019.

Après avoir plaidé coupable, Mme Boutina risque une peine de cinq ans de prison, contre 15 ans initialement, ou une amende de 250.000 dollars, elle pourrait même être expulsée en Russie après six mois en prison, d’après la juge.

Le tribunal a accepté de négocier sa peine, d’après Bloomberg.

Maria Boutina a été arrêtée le 15 juillet, à la veille du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine à Helsinki. D’après l’accusation, elle est soupçonnée d’«être entrée en collusion [avec des représentants russes] en vue de travailler en tant qu’agent étranger» et de «complot» pour infiltrer des organisations américaines. Son avocat a déclaré qu’elle n’avait commis rien d’illégal et que ses liens aux États-Unis s’expliquaient par le fait qu’elle avait étudié les relations internationales dans une université américaine.En effet, Maria Boutina a fait ses études à l’American University de Washington et un stage à distance à l’Asia Pacific Top Level Domain Association (APTLD) entre mai et août 2017, apprend-on sur le site de cette organisation.

Le 17 août, Maria Boutina a été transférée sans préavis dans une prison de la ville d’Alexandria, en Virginie. Selon les diplomates russes qui sont allés la voir, sa procédure de transfert a été «humiliante». Ils ont également souligné que l’attitude des autorités américaines envers la jeune femme ressemblait à de la torture. Entre autres, aucun soin médical n’a été dispensé à la prisonnière qui souffre d’un œdème à la jambe.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a fait savoir le 30 novembre que Moscou continuerait d’exiger la libération de la citoyenne russe Maria Boutina, «victime d’un véritable arbitraire» et «otage des autorités américaines». Selon la porte-parole, Maria Boutina «est retenue en otage pour une seule chose, une manipulation à des fins politiques».Selon Vladimir Poutine, les motifs pour lesquels les autorités américaines veulent mettre en prison pour 15 ans la ressortissante russe Maria Boutina sont incompréhensibles, vue que la jeune femme n’est en aucune façon liée aux services secrets russes.