Les « gilets jaunes » se rassemblent pour leur 5ème acte

Malgré les annonces d’Emmanuel Macron et les appels au calme, nombre de « gilets jaunes » ont maintenu leur intention de manifester, samedi.

Ni les mesures dévoilées lundi par le chef de l’Etat – hausse de 100 euros des revenus au niveau du Smic en passant par une revalorisation de la prime d’activité, exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois… – ni les appels à « suspendre » le mouvement après l’attentat du marché de Noël de Strasbourg mardi soir n’ont entamé la détermination des « gilets jaunes ». « C’est le moment où justement il ne faut pas lâcher », a exhorté Eric Drouet, un des initiateurs du mouvement, dans une vidéo sur Facebook.

Samedi dernier, la quatrième journée de mobilisation avait rassemblé 136.000 manifestants et s’était soldée par un nombre record d’interpellations (près de 2.000), plus de 320 blessés et des dégâts et affrontements dans plusieurs villes. Le dispositif policier dans la capitale sera donc une nouvelle fois plus que renforcé.

Si seule une petite dizaine de « gilets jaunes » était arrivée à Paris à 8 heures du matin samedi, en région, des blocages ont été mis en place dans la nuit et au petit matin par des manifestants déterminés. À Narbonne, dans l’Aude, des pneus et des feux ont été disposés pour filtrer la circulation à certaines intersections. Des manifestants sont également descendus sur l’autoroute A1, à pied, pour bloquer toutes les voies de circulation. Des opérations visant à ouvrir les péages ont été déclenchées notamment à Lançon, sur l’A7, et près de Castelnaudary.

Délogés par les forces de l’ordre, les « gilets jaunes » qui occupaient un péage depuis près de quatre semaines près de Fréjus, dans le Var, ont repris place sur un rond-point. « Ils sont en train de nous radicaliser », peste l’un d’entre eux au micro d’Europe 1. « [On bloquera] les centres commerciaux, tout ce qui ramène du pognon à ces pourritures de multinationales. » Un autre prévient : « il y aura même un acte 6, 7, 8 et 9. Tant que le gouvernement ne nous entendra pas. »

Des préfectures ont pris des arrêtés pour interdire les manifestations. C’est le cas dans l’Aube, où elles sont proscrites à Troyes, dans le secteur « bouchon de Champagne », et en plusieurs endroits de la métropole du Grand Nancy. Dans l’Ain, la préfecture a pris des mesures préventives, notamment en interdisant la consommation d’alcool sur la voie publique ainsi que le transport de liquides inflammables sur la voie publique dès vendredi soir.