Les instigateurs de la campagne des « Gilets rouges » en Tunisie, ont annoncé qu’ils organiseront des manifestations pacifiques, dans les prochains jours, pour protester contre les difficultés économiques, sociales et politiques du pays.
Riadh Jarad, l’un des fondateurs de la campagne, a déclaré vendredi, lors d’une conférence de presse à Tunis que la campagne des « Gilets rouges » a été inspirée de celle menée par les « Gilets jaunes » en France.
Et d’ajouter : « Nous avons tunisifier leurs slogan pour revendiquer le développement, un travail décent, de meilleurs systèmes d’éducation et de santé, afin d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens. »
« Nous voulons être la voix des marginalisés et des classes paupérisées », a-t-il indiqué, soulignant qu’aucun parti politique, ni association, n’est derrière la campagne ».
» Le gouvernement actuel et le système politique actuel ont totalement échoué », a-t-il considéré.
De son côté, Néjib Dziri, membre de la campagne, a déclaré qu’ils sont parvenus à mettre en place 53 coordinations locales et 9 coordinations régionales dans différentes régions du pays, une semaine après l’annonce de sa création.
Les membres de la campagne s’orientent vers l’organisation d’un sit-in appelé « Kasbah 3 », dont la date sera fixée ultérieurement.
Dziri a imputé la détérioration de la situation dans le pays à tous les partis politiques, qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition.
La campagne a en outre des revendications politiques, appelant notamment à faire la lumière sur les assassinats de Chokri Belaid et de Mohammed Barhami, a-t-il relevé.
Pour sa part, Yassin Ouerghi, également membre de la campagne, a présenté 22 revendications, exigeant notamment l’augmentation du salaire minimum pour le porter à 600 dinars tunisiens et une hausse de la pension de retraite qui devrait selon eux, atteindre les 400 dinars.
Samedi dernier, un groupe de jeunes tunisiens avait annoncé la mise en place de la campagne des « Gilets rouges », en vue de « sauver la Tunisie ».
Le 17 novembre dernier, la France avait assisté au lancement des manifestations des « Gilets jaunes », marquées par des actes de violence.
Depuis la révolution de janvier 2011 qui a évincé le régime de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie connaît des difficultés économiques, parallèlement à une ouverture démocratique.