La Russie conserve une présence militaire accrue à la frontière ukrainienne, ayant retiré « moins de 10% » de ses effectifs depuis le pic de tensions entre les deux pays en novembre, a affirmé dimanche le président ukrainien Petro Porochenko.
« La plus grosse partie est encore là. Moins de 10% des effectifs ont été retirés », a déclaré M. Porochenko, interrogé par l’AFP lors d’une conférence de presse sur la présence militaire russe à la frontière.
Après une confrontation maritime avec Moscou en mer Noire fin novembre, M. Porochenko avait accusé la Russie d’avoir drastiquement renforcé ses effectifs militaires à la frontière entre les deux pays et évoqué la menace d’une « guerre totale ».
Suite à cette confrontation, les autorités ukrainiennes avaient introduit la loi martiale pour 30 jours dans les régions frontalières et côtières, dernier épisode en date de la crise sans précédent dans les relations entre les deux voisins, qui dure depuis plus de cinq ans.
« La menace d’une invasion des forces armées russes sur le territoire ukrainien existe toujours. Et nous devons sans aucun doute y être préparés », a justifié dimanche M. Porochenko, disant ne pas croire à une désescalade et ne pas voir de raisons d’annuler la loi martiale.
La Russie a arraisonné manu militari le 25 novembre trois navires de guerre ukrainiens au large de la Crimée et capturé les 24 marins se trouvant à leur bord, les accusant d’avoir pénétré illégalement dans ses eaux territoriales.
Il s’agissait du pire bras de fer entre les deux pays depuis le rattachement à la Russie de la péninsule de Crimée en 2014 et le début, la même année, du conflit meurtrier dans l’Est de l’Ukraine entre forces gouvernementales et les armées desRépubliques de Donbass, soutenus, selon Kiev et les Occidentaux, par la Russie.
Début décembre, de premiers signes de détente étaient apparus, Kiev annonçant que la Russie avait partiellement débloqué l’accès à la mer d’Azov.
Les marins ukrainiens, dont trois avaient été blessés lors de cet incident, ont été placés en détention provisoire en Russie, dans l’attente de leur procès pour passage illégal de la frontière.