Attaque de bureaux de vote en Côte d’Ivoire

Des bureaux de vote ont été attaqués et des urnes détruites par un commando d’hommes armés dimanche lors de l’élection municipale partielle de Grand-Bassam, en Côte d’Ivoire, ont rapporté des habitants à l’AFP.

Des journalistes de l’AFP ont pu voir de nombreuses urnes brisées et des bulletins de vote répandus à terre dans les bureaux de vote du Collège moderne et de Bassam-1, alors que la population furieuse conspuait les forces de l’ordre présentes en grand nombre dans les rues.

Ces bureaux de vote sont situés dans le quartier France de la cité balnéaire et historique, à 30 kilomètres d’Abidjan, un quartier traditionnellement favorable au maire sortant et candidat du parti d’opposition PDCI George Ezaley.

Celui-ci affrontait le candidat du parti au pouvoir RHDP, Jean-Louis Moulot, pour la deuxième fois, le précédent scrutin municipal du 13 octobre ayant été annulé par la Cour suprême en raison d’irrégularités, comme dans cinq autres municipalités et deux régions de Côte d’Ivoire.

Selon de nombreux témoignages d’habitants, un commando d’hommes armés a fait irruption vers 17 heures (locales et GMT) dans les deux centres de vote voisins et saccagé les urnes, les hommes de forces de l’ordre, pourtant nombreux sur place, laissant faire.

Un cameraman de la Radio-télévision ivoirienne a été « frappé » et son matériel « endommagé », a indiqué à l’AFP le rédacteur en chef de la station publique Adama Kone, confirmant les dires de la population bassamoise.

Vers 18h, des journalistes de l’AFP ont vu une douzaine d’hommes jeunes, costauds, en civil, à bord de deux 4×4 immobilisés par la population à proximité des bureaux de vote attaqués, et présentés par les habitants comme les auteurs des attaques.

Après de longues minutes de tension, les deux véhicules 4×4 ont pu quitter les lieux, escortés par les forces de l’ordre, qui disposaient de véhicules blindés anti-émeute.

Grand-Bassam, une cité de 100.000 habitants dont l’ancien quartier colonial est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, avait été l’épicentre des troubles post-électoraux après les scrutins régionaux et municipaux du 13 octobre.