Les gouvernements américain et canadien cherchent à créer une nouvelle forme d’impérialisme en recourant à l’extraterritorialité du droit dans l’affaire Huawei, a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Hua Chunying, la directrice adjointe du département de l’information du ministère chinois des Affaires étrangères, s’est prononcée sur les récentes assertions du ministre canadien des Affaires étrangères. Selon ce dernier, l’affaire autour de la directrice financière interpellée du géant chinois des télécoms Huawei devrait être résolue dans le cadre des normes juridiques d’un État de droit, tels qu’au Canada et aux États-Unis.
«Je tiens à souligner qu’après tout ce qui s’est passé, les États-Unis et le Canada continuent à assurer le respect de la législation et de la réglementation de leur part, ce qui est étonnant. À mon avis, cela n’est rien d’autre qu’une nouvelle forme d’impérialisme», a fustigé Mme Chunying.
Meng Wanzhou, 46 ans, directrice financière de Huawei et fille du fondateur et directeur général du groupe, Ren Zhengfei, a été arrêtée le 1er décembre à l’aéroport international de Vancouver. Les États-Unis demandaient son extradition dans le cadre d’une affaire de non-respect par Huawei des sanctions américaines contre l’Iran.Les USA ont déjà testé une approche similaire sur la société ZTE, «sœur cadette» de Huawei. En 2016, cette entreprise chinoise avait fait l’objet de sanctions après avoir violé l’interdiction d’exporter des technologies américaines en Iran. La société a consenti à payer une amende de 1,4 milliard de dollars (1,23 milliard d’euros), à licencier quatre dirigeants coupables et à sanctionner 35 employés. Bien que les sanctions aient été levées après le paiement de l’amende, ZTE n’a pas pu éviter une punition plus sérieuse. En effet, Washington a décidé en avril dernier d’interdire aux entreprises américaines de vendre des composants à ZTE pour une période de sept ans.
Un juge de la Cour suprême de la Colombie britannique, au Canada, a décidé de libérer la directrice financière de Huawei, Meng Wanzhu, sous une caution de 10 millions de dollars canadiens (6,5 millions d’euros), dont 7 millions (4,6 millions d’euros) devant être payés en liquide.