Près de 2.000 personnes ont manifesté mardi à Paris à l’occasion de la journée internationale des migrants pour demander un meilleur accueil des demandeurs d’asile et une régularisation des travailleurs sans papiers.
Des rassemblements identiques étaient organisés dans plus de 40 villes de France à l’appel de 250 associations, syndicats et partis politiques.
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Encadré par des dizaines de CRS, le cortège parisien s’est ébranlé vers 18h30 de la place de la République pour rejoindre la Gare du Nord, aux bruits des tambours et djembés et aux cris de « de l’air, de l’air, ouvrez les frontières ».
« Nous sommes aussi la France qui se lève tôt » ou « On vit ici, on bosse ici, on reste ici », pouvait-on lire sur des banderoles, entre plusieurs drapeaux syndicaux et autres de la CGT, Solidaires, Attac, PCF et FSU.
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« Sans papiers, on ne peut pas travailler et on ne peut pas vivre », explique Makan, un Malien débouté de sa demande d’asile.
« Il y a des fantasmes qu’on entretient chez les Français. C’est difficile d’accueillir ces personnes, mais est-ce qu’on a le droit de les laisser crever par milliers en Méditerranée? », demande Alice, militante du collectif des sans-papiers de Paris 20e.
« Tout le monde a versé sa petite larme sur la photo du petit Aylan (Syrien de trois ans dont le corps sans vie avait été retrouvé sur une plage turque, ndlr), et aujourd’hui ça ne choque plus personne. C’est une honte », tonne-t-elle.
« Les droits des réfugiés, des demandeurs d’asile ou d’un titre de séjour sont très mal respectés » a de son côté dénoncé Marc Kieny, président de la Cimade pour l’Ile-de-France.
« Des consignes sont données aux préfets pour éviter des appels d’air », affirme-t-il. Mais « la France peut accueillir, les Français ne sont pas fermés. Il faut nous donner les moyens ».
L’augmentation de 20% des expulsions cette année « n’est pas un progrès », s’indigne-t-il, en dénonçant également le doublement de la durée de rétention de 45 à 90 jours dans les Centres de rétention administratifs (CRA), qui ne fait que « pousser au suicide et créer des situations inhumaines » pour des familles et des enfants.
La France a accordé l’asile à 43.000 personnes l’an dernier – on s’achemine vers un niveau comparable cette année.