Police : le syndicat Alliance appelle les commissariats à fermer mercredi

Pour protester contre un budget insuffisant au sein du plan de finances 2019, les policiers sont invités à ne se déplacer qu’en cas d’urgence.

Journée noire dans les commissariats de France. Le syndicat Alliance a demandé lundi, « à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel » ce mercredi, sous le mot d’ordre « fermons les commissariats », afin d’obtenir du gouvernement de meilleures conditions de travail et de rémunération. « Pour cette première journée d’action, les policiers sont conviés à rester dans les services et à ne répondre qu’aux appels d’urgence », a affirmé Alliance dans un communiqué.

Le syndicat de gardiens de la paix et gradés qui réclame à l’exécutif « un plan Marshall » pour la police, demande aux députés de ne pas voter le projet de loi de finances 2019 estimant que le budget consacré aux forces de l’ordre est « insuffisant », relève Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance.

Pour le syndicaliste, le projet de budget « doit prendre en considération un plan de modernisation tant sur le plan immobilier que sur le plan équipement », mais aussi « l’engagement sans faille des forces de sécurité, non seulement ces dernières semaines, mais depuis plusieurs années ». « La balle est dans le camp de ceux qui nous méprisent. Nos conditions de travail et de vie sont sans rapport avec ce que les forces de l’ordre ont montré depuis un mois », a affirmé Frédéric Lagache.

« Si le président de la République n’annonce pas rapidement un plan Marshall pour la police nationale, d’autres types d’actions seront alors mis en œuvre », a alerté le numéro deux du syndicat. La mobilisation des Gilets jaunes depuis le 17 novembre puis l’attentat survenu à Strasbourg mardi dernier ont soumis les forces de l’ordre à une intense activité opérationnelle. Un autre syndicat, Unité-SGP-FO, a également déploré lundi des « policiers à bout » et a appelé à « l’acte I de la colère des forces de l’ordre ». L’Unsa-Police a enjoint aux policiers de se lancer dans un mouvement « service minimum-100 % prévention » dès ce mardi. La troisième organisation représentative de la police nationale demande à être reçue par le président de la République et met en garde contre « d’autres actions ». « Les ronds-points ne sont pas réservés qu’aux seuls Gilets jaunes », a souligné le syndicat dans un communiqué.

Le syndicat a envoyé mardi un courrier au chef de l’État pour appeler à sa « reconnaissance au-delà des mots et gestes formulés à (son) endroit mais demeurés insuffisants pour (ses) pairs », allusion aux nombreux gestes et messages de soutien adressés par l’exécutif aux forces de l’ordre ces derniers temps. Parmi la batterie d’« avancées sociales » réclamées par le syndicat figurent le paiement du stock d’heures supplémentaires, un effort de l’Etat sur la prise en charge de certaines cotisations sociales, l’apport de 1 000 fonctionnaires chez les CRS ou encore une loi d’orientation et de programmation pour la police nationale. Unité appelle à une prochaine réunion intersyndicale en milieu de semaine et demande des « réponses fortes » de la part du gouvernement avant le 11 janvier 2019. Sinon, il appellera à une mobilisation nationale le 26 janvier, a expliqué son secrétaire général, Yves Lefebvre.

Le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez a assuré lundi soir que « la porte est ouverte » pour les syndicats pour une réunion « sur les thématiques qu’ils ont souhaitées ».

Lien