L’hypothèse d’un second référendum sur le Brexit, même écartée par la Première ministre Theresa May, gagne du terrain, étant donnée l’hostilité du Parlement envers l’accord de retrait conclu avec Bruxelles.

Voici les questions que pose un tel scénario :

Quel rapport de force ?

Theresa May s’est toujours opposée à une nouvelle consultation, estimant qu’elle minerait la confiance des Britanniques envers leurs élus et leur système politique.

Au Parlement, de nombreux députés de son Parti conservateur y sont opposés, tout comme ceux du petit parti unioniste irlandais DUP, appoint indispensable à sa majorité absolue. Mais une poignée de députés conservateurs s’y disent désormais favorables.

Le parti travailliste, principale formation d’opposition, n’a pas exclu de soutenir l’organisation d’un second référendum s’il n’arrive pas à obtenir la convocation d’élections législatives anticipées.

Des dizaines de députés travaillistes se sont publiquement exprimés en faveur d’un nouveau vote, et appellent leur leader, l’eurosceptique Jeremy Corbyn, à faire de même.

Les autres principales formations d’opposition, le parti Libéral démocrate, centriste, ainsi que les indépendantiste écossais du SNP, opposés au Brexit, soutiennent l’idée d’un nouveau vote.

Une campagne pour un « Vote du peuple » (People’s vote) organise depuis plusieurs mois des dizaines d’évènements à travers le Royaume-Uni pour convaincre les électeurs d’exiger un nouveau scrutin. Elle a reçu le soutien des anciens Premiers ministre Tony Blair (travailliste) et John Major (conservateur), ou encore du maire de Londres Sadiq Khan.

Qui décide ?

Le gouvernement devrait donner son feu vert pour l’organisation d’un nouveau référendum, et le Parlement devrait voter une loi pour donner un cadre légal à cette consultation.

Le texte de loi devrait notamment préciser la formulation de la question. La date du vote ne devrait pas obligatoirement être mentionnée dans la loi et pourrait être fixée plus tard.

Quelle question?

Les possibilités sont multiples concernant la question qui serait posée, et aucun consensus ne se dégage.

L’une des hypothèses est une question qui offrirait le choix entre l’accord de Brexit défendu par Theresa May ou bien une sortie sans accord, redoutée par les milieux économiques.

Mais certains opposants au Brexit veulent que l’annulation du processus de divorce soit également proposée. D’autres encore réclament que les trois options (Brexit avec accord, sans accord, ou pas de Brexit) puissent être soumises au vote.

Dans quel délai ?

Selon des chercheurs de la City University of London, le délai le plus court pour l’organisation d’un nouveau référendum est d’environ 22 semaines.

Dans ce cas, si la décision d’organiser un nouveau référendum était prise lundi, la consultation ne pourrait se tenir avant la fin du mois de mai 2019 au plus tôt.

Mais un tel délai poserait la question de la tenue au Royaume-Uni des élections européennes, qui débutent le 23 mai: si le pays est encore membre de l’UE à cette date, doit-il élire des députés européens ?

Ce délai impliquerait également de repousser la date du Brexit, prévu le 29 mars 2019, ce qui nécessiterait l’accord des dirigeants européens.

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