L’Occident entraverait la reconstitution de l’armée centrafricaine et la restauration du contrôle du gouvernement légal sur son territoire, selon un diplomate russe. Cette source proche du dossier commente le blocage par le Conseil de sécurité de l’Onu de l’envoi en Centrafrique du deuxième lot d’armes russes.
Les pays occidentaux, membres du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’Onu, bloqueraient l’envoi en Centrafrique d’un deuxième lot d’armes russes et entraveraient ainsi le rétablissement de structures de pouvoir républicaines efficaces, ainsi que le rétablissement du contrôle du gouvernement légal sur le pays, a déclaré Andreï Kemarski, directeur du département Afrique du ministère russe des Affaires étrangères.
Selon M. Kemarski, l’évolution de la situation concernant l’envoi du deuxième lot d’armes russes en Centrafrique est représentative.
«Il semble y avoir un consensus sur la nécessité de renforcer le secteur de la sécurité nationale, toutes les réponses aux questions posées ont été données. Mais maintenant on nous dit qu’en Centrafrique les conditions appropriées ne sont pas réunies pour ce stockage», a déclaré Andreï Kemarski.
Cependant, selon lui, «la livraison de 1.400 fusils d’assaut par la partie française, ne provenant pas de leurs bases, mais confisqués dans des circonstances vagues chez des contrebandiers, a soudainement permis de découvrir des entrepôts».
Le diplomate russe a déclaré que «de ce fait, guidés par leurs propres intérêts et leurs pensées égoïstes, les pays occidentaux entravent le rétablissement des unités gouvernementales combattantes en Centrafrique, ainsi que la restauration de l’autorité du gouvernement légal dans tout le pays».
Il a également estimé que les pays occidentaux, dont la France, seraient «jaloux» du rôle croissant joué par la Russie dans la résolution de la crise en Centrafrique. Selon lui, la France, en tant qu’ancienne puissance coloniale, «historiquement présente en Centrafrique, n’a pas réussi à améliorer la situation».
«C’est précisément avec l’adjonction de la Russie, présente en République centrafricaine depuis environ un an seulement, que des progrès positifs ont été enregistrés dans le processus de renforcement des forces armées et dans les efforts politiques. Le rôle de la Fédération de Russie devient dominant. Cette « jalousie » de la part de pays, qui avaient traditionnellement une influence en Centrafrique et qu’ils considéraient comme leur pré carré, est alarmante», a déclaré M.Kemarski.
En décembre 2017, la Russie a obtenu l’autorisation de l’ONU d’envoyer des armes en Centrafrique, dont 1.700 AK47, ainsi que des instructeurs pour la formation des forces armées centrafricaines. La Russie a également lancé un processus de paix, parallèle à celui de l’Union africaine. À cet effet, elle a convié l’été dernier à Khartoum au Soudan, gouvernement et groupes armés centrafricains à la table des négociations.Depuis 2013, la Centrafrique vit sous la coupe de groupes armés et de milices qui commettent violences et exactions.