L’Assemblée générale de l’ONU a ratifié mercredi à une très forte majorité le Pacte mondial pour les migrations, texte destiné à renforcer la coopération internationale pour une « migration sûre » qui a déchaîné les passions dans plusieurs pays et provoqué la rupture de la coalition gouvernementale en Belgique.
Lors d’un scrutin, 152 pays ont voté en faveur du Pacte qui avait été entériné au Maroc début décembre par 165 membres des Nations unies. Douze se sont abstenus mercredi et cinq ont voté contre: Etats-Unis, Hongrie, République tchèque, Pologne et Israël.
Jusqu’à mercredi, selon des diplomates, Washington n’a pas cessé les pressions directes et indirectes sur les pays pour qu’ils n’adhérent pas au Pacte.
« C’est un succès évident pour le multilatéralisme. Et la communauté internationale est fermement résolue à garantir aux migrants des conditions humaines », s’est félicitée l’Allemagne.
« J’espère que les pays qui ont choisi de rester à l’écart (…) comprendront l?intérêt du Pacte et s?y associeront » à l’avenir, a réagi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en saluant l’adoption du document.
Dénoncé par les nationalistes flamands, le Pacte a provoqué la rupture de la coalition gouvernementale en Belgique ponctuée mardi par la démission de son Premier ministre libéral Charles Michel, qui avait endossé le Pacte au Maroc.
La Belgique a néanmoins voté mercredi en faveur du texte à l’ONU.
Le Pacte, premier du genre sur le sujet des migrations, avait déjà été adopté en juillet par l’ensemble des membres de l’ONU à l’exception notable des Etats-Unis. Après plusieurs défections, il avait été confirmé le 10 décembre lors d’un sommet à Marrakech par 164 pays et l’Union européenne. L’ONU comprend au total 193 membres.
Non contraignant, le Pacte recense une série de principes – défense des droits humains, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale, etc – et liste différentes options de coopération: échanges d’informations et d’expertises, intégration des migrants… Il prône l’interdiction des détentions arbitraires, n’autorisant les arrestations qu’en dernier recours.
Le texte, qui porte formellement le nom de « Pacte de Marrakech pour une migration sûre, ordonnée et régulière », nécessitait une ratification à New York comme pour tout texte entériné hors du siège des Nations unies.