Les discussions entre les syndicats policiers et le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner et qui réclament de meilleures conditions de vie et de travail dans le sillage de la mobilisation des « gilets jaunes » ont été suspendues mardi soir et reprendront mercredi, ont annoncé les seconds.
Les deux premiers syndicats de la police nationale, Alliance et Unité-SGP-FO, appellent par ailleurs tous les policiers de France à « maintenir la pression » mercredi en ne sortant que pour répondre aux urgences.
« Il n’y a pas de rupture. Il y a poursuite des discussions avec interruption car le ministre doit demander des arbitrages sur nos propositions », a déclaré à l’AFP Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, à l’issue de trois heures de réunion place Beauvau avec M. Castaner, le secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Laurent Nuñez, et deux autres syndicats, Unité et Unsa-Police.
Lancé lundi par Alliance, rejoint depuis par Unité, le mot d’ordre « fermons les commissariats » est maintenu pour mercredi, a précisé M. Delage.
Il a depuis été rejoint par Unité. « Nous appelons tous les policiers, adhérents, sympathisants et non-syndiqués à se joindre au mouvement initié par Alliance demain matin. Il faut maintenir la pression », a déclaré Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité.
« Il n’y a rien de concret pour l’instant. il y a un ministre qui a été à l’écoute ce soir et qui s’est engagé à obtenir des arbitrages dans la nuit », a-t-il ajouté.
L’Unsa-Police maintient elle aussi son mouvement « service minimum – 100% prévention » entamé dès mardi.
Confronté à sa première crise interne dans ce ministère, Christophe Castaner avait affirmé plus tôt dans la journée vouloir ouvrir le chantier des heures supplémentaires dans la police, qui représentent une dette de quelque 275 millions d’euros.
Le gouvernement, par le biais d’un amendement au projet de budget 2019, prévoit également une prime exceptionnelle de 300 euros pour les 111.000 policiers et gendarmes mobilisés pendant la crise des « gilets jaunes » qui dure depuis plus d’un mois. Le principe de cette prime avait été annoncée par le chef de l’Etat, le 3 décembre.
Les syndicats policiers réclament des « avancées sociales » et un « retour sur investissement » pour récompenser leur mobilisation lors des manifestations de ces dernières semaines.