La ministre des Transports Élisabeth Borne a assuré jeudi que les assurances seraient en première ligne pour indemniser les sociétés autoroutières dont les installations ont été dégradées au cours des mobilisations des « gilets jaunes ».
« Comme tout acteur économique, les sociétés d’autoroutes sont assurées et ce sont donc d’abord les assurances qui vont payer », a déclaré Mme Borne.
Vinci Autoroutes, l’exploitant de la majorité des autoroutes du sud de la France, avait déploré dimanche le coût des dégradations, évaluées à « plusieurs dizaines de millions d’euros de dégâts ».
La Sanef, concessionnaire des autoroutes du nord et de l’est du pays, déplorait lundi des pertes certes inférieures à celles de Vinci mais se chiffrant néanmoins en « millions » d’euros.
Vinci et APRR (une filiale d’Eiffage active dans le centre et l’est de la France) avaient par ailleurs envisagé de faire payer les automobilistes passés gratuitement aux péages, avant de se rétracter.
Lundi le ministre de la Transition énergétique François de Rugy avait émis un son de cloche un peu différent de Mme Borne sur la prise en charge des conséquences de ces dégradations.
« Sans doute que c’est l’Etat qui va devoir payer une grande partie de la facture, et donc cela va être une dépense supplémentaire simplement pour réparer les dégâts ou les pertes financières. Ou sinon, cela sera répercuté d’une façon ou d’une autre sur les tarifs d’autoroutes, ce qui est bien dommage », avait-il réagi.
Au cours de l’interview de jeudi, la ministre des Transports a par ailleurs exclu toute nationalisation du réseau autoroutier.
« Il faut proposer des choses réalistes. Renationaliser, disons les choses clairement, c’est 50 milliards d’euros », a estimé Mme Borne.
Trois gros acteurs, Vinci, APRR et la Sanef se partagent le marché des autoroutes hexagonal, concédé au privé en 2006, qui représente près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.