Depuis une vingtaine d’années, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) est sur la table. À plusieurs reprises, les négociateurs se disaient sur le point d’aboutir, mais il n’en est toujours rien.
Le Président français a prévenu qu’il s’opposerait à un accord commercial entre l’UE et le Mercosur si le Président brésilien élu se retirait de l’accord de Paris sur le climat, Emmanuel Macron et Angela Merkel ayant signalé à Jair Bolsonaro que ses positions sur l’environnement étaient incompatibles avec l’accord multilatéral, a rappelé Denilde Holzhacker, enseignante à l’École supérieure de publicité et de marketing de Sao Paulo.
«À présent, ces déclarations [des dirigeants européens, ndlr] vont compliquer encore plus les négociations. Déjà deux gouvernements [français et allemand, ndlr] ont exprimé leur désapprobation de certaines positions du Président élu Jair Bolsonaro, en déclarant qu’il serait nécessaire de réorganiser les négociations, ce qui peut bien déboucher sur une nouvelle stagnation, voire sur la non-signature de l’accord», a supposé l’interlocutrice de l’agence.
Et d’ajouter que les questions relatives à l’environnement comptaient beaucoup pour Emmanuel Macron.
«Aussi, les allusions du Président élu Bolsonaro, selon lesquelles le Brésil pourrait ne pas participer à l’accord de Paris, ne contribuaient-elles guère au progrès des négociations», a relevé la Brésilienne.
Et de résumer que la conclusion de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur était suffisamment difficile, vu les intérêts tout aussi compliqués qu’embrouillés des parties, tant du côté de l’Europe que de celui de l’Amérique latine.
Les observateurs constatent par ailleurs que le point de friction actuel à ces négociations concerne les importations agricoles.