L’Association des journalistes allemands a fait part de sa vision de la révélation d’ampleur au sein de la rédaction de l’hebdomadaire Der Spiegel, où un journaliste, primé à plusieurs reprises, a remis sa démission après avoir avoué des falsifications d’articles. Selon elle, les résultats de l’enquête interne seront rendus publics.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a affirmé être absolument bouleversé par l’affaire provoquée par son journaliste réputé Claas Relotius, qui a reconnu avoir falsifié des articles pendant plusieurs années. Der Spiegel a indiqué que près de 60 de ses articles avaient été publiés dans le magazine papier ou sur le site internet. L’hebdomadaire va mener une enquête interne pour comprendre comment ces bidonnages ont pu être effectués.
Les résultats de l’investigation devraient être rendus publics et le cas ne peut pas passer sans engendrer des conséquences, a confié Hendrik Zoerner, le porte-parole de l’Association des journalistes allemands (DJV) ce vendredi 21 décembre.
«Der Spiegel est l’un des magazines allemands les plus importants et il est célèbre pour son journalisme de haut niveau. Il est absolument nécessaire que Der Spiegel commence une enquête interne. Les résultats devront être publiés… Non, ce cas ne sera pas étouffé. C’est l’une des plus grandes affaires de journalisme de qualité en Allemagne. Elle doit être enquêtée et discutée. Et il doit y avoir des conséquences», affirme-t-il.
Les journalistes de l’hebdomadaire avouent avoir honte que cette histoire ait eu lieu au sein de leur rédaction.
«Il nous est arrivé le pire de ce qui peut arriver à une rédaction: pendant des années, nous avons eu dans nos pages des reportages et d’autres textes qui ne rendaient pas compte de la réalité mais qui ont été inventés en partie», ont écrit le rédacteur en chef, Dirk Kurbjuweit, et la rédactrice en chef adjointe, Susanne Beyer, dans le numéro à paraître samedi, selon l’AFP.
Der Spiegel s’est engagé à tirer les conséquences de cette affaire via la mise sur pied d’une commission, indique l’AFP.
Auparavant, après avoir été pigiste puis intégré à la rédaction du magazine allemand Der Spiegel il y a un an et demi, le journaliste Claas Relotius, 33 ans, confronté aux accusations d’un collègue, avait reconnu avoir falsifié ses articles depuis plusieurs années et avait remis sa démission.