Ankara s’est félicitée de la décision des Etats-Unis de retirer leurs troupes de Syrie, a annoncé vendredi le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
« En ce qui concerne la décision de retrait des Etats-Unis (…) de Syrie, nous nous félicitons de cette décision », a déclaré Cavusoglu lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue maltais Carmelo Abela, à La Valette, la capitale de Malte.
La Turquie soutient pleinement l’intégrité territoriale de la Syrie, a-t-il ajouté.
En outre, Cavusoglu a affirmé que la Turquie lutte contre Daech « depuis de nombreuses années ».
« Nous pensons que Daech est vaincu, mais nous devons demeurer très vigilants car Daech et d’autres groupes radicaux sont toujours présents sur le terrain », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Cavusoglu a déclaré que lui et d’autres responsables turcs ont déjà été en contact avec des responsables américains « à différents niveaux » sur la question.
Mercredi, le président des Etats-Unis, Donald Trump avait ordonné le retrait des toutes les forces américaines en Syrie, soulignant que la défaite de Daech était sa seule raison d’être dans ce pays déchiré par la guerre.
Les États-Unis ont entamé leur campagne aérienne en Syrie en 2014.
Selon certaines informations, les forces américaines se retireraient de Syrie en 60 à 100 jours.
Ce retrait intervient à la veille d’une possible opération militaire turque dans le nord-est de la Syrie contre le groupe terroriste YPG / PKK.
Depuis 2016, Ankara a mené deux opérations militaires similaires dans le nord de la Syrie.
– « La Turquie demande aux Etats-Unis de ne pas soutenir les groupes terroristes »
Cavusoglu a déclaré qu’il ne devrait pas y avoir de vide que les groupes terroristes, y compris YPG / PKK, seraient susceptible de remplir en Syrie.
» En fait, nous demandons à notre allié américain de ne pas soutenir ni de s’engager aux côté d’une autre organisation terroriste dans notre combat contre Daech », a-t-il déclaré.
Le ministre a déclaré que son pays a éliminé plus de 4 mille terroristes de Daech en Syrie, en Irak et en Turquie même.
« A présent, nous devrions accorder plus d’attention au processus politique [en Syrie] », a-t-il déclaré.
Cavusoglu a ajouté que la convocation d’une réunion d’un comité constitutionnel syrien serait une « étape cruciale » pour parvenir à un règlement politique dans le pays.
L’Iran, la Russie et la Turquie ont remis mardi à l’ONU une liste des membres éventuels d’un comité chargé d’amender la constitution de la Syrie.
Le comité sera formé à la fin de 2018 ou au début de 2019 et donnera une nouvelle impulsion au processus de paix, a-t-il déclaré.
La Syrie est plongée dans une violente guerre civile depuis le début de 2011, lorsque le régime de Bachar al-Assad a réprimé les manifestants avec une férocité inattendue.