Un tribunal américain a ordonné le 24 décembre à Pyongyang le versement de 501 millions de dollars de dommages et intérêts pour la torture et la mort d’un étudiant américain, Otto Wambier, décédé en 2017 peu de temps après avoir été libéré d’une prison nord-coréenne.
Un tribunal de Washington a condamné lundi la Corée du Nord à payer 501 millions de dollars, en grande partie au titre de dommages et intérêts, pour sa responsabilité dans la mort de l’étudiant américain Otto Warmbier, jugeant qu’il avait été victime de torture.
«Une famille américaine, les Warmbier, a subi directement la brutalité de la Corée du Nord quand (Pyongyang, ndlr) a arrêté leur fils pour l’utiliser comme un pion dans les manigances de cet État totalitaire et sa confrontation avec les États-Unis», a estimé la juge Beryl Howell, cité par Reuters.La juge a octroyé au total 501.134.683,80 de dollars aux parents d’Otto Warmbier, en grande partie au titre de dommages et intérêts.
«La Corée du Nord est responsable de la torture, de la prise d’otage et du meurtre extrajudiciaire d’Otto Warmbier, ainsi que des blessures infligées à son père et à sa mère, Fred et Cindy Warmbier», a-t-elle expliqué dans sa décision. La juge a notamment cité le neurologue Daniel Kanter selon lequel le jeune homme a probablement souffert de lésions cérébrales causées par une interruption de l’irrigation sanguine au cerveau qui a duré de cinq à vingt minutes.
Sur la base de cas connus d’interrogatoires menés par les services nord-coréens, le jeune homme pourrait avoir subi des simulations de noyade, des chocs électriques, des étouffements et des arrachements de dents à la pince, a souligné la juge.Il est très improbable que la Corée du Nord paie cette somme et les avoirs du régime susceptibles d’être saisis aux États-Unis sont très faibles.
Étudiant à l’université de Virginie, Otto Wambier avait été arrêté dans la capitale nord-coréenne à la fin d’un voyage organisé. Il avait été condamné à quinze ans de travaux forcés pour le vol d’une affiche de propagande lors de son séjour. La cause exacte de sa mort demeure inconnue.
Un média américain a fait état en octobre de nouvelles preuves accréditant la thèse selon laquelle il aurait été battu par le régime. Pyongyang a toujours démenti tout acte de torture, affirmant qu’il avait contracté le botulisme pendant sa détention.