Même si Washington commençait à lever ses sanctions, Moscou continuerait à diminuer la part du dollar dans les règlements des contrats, et pour cause: selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov, les États-Unis «peuvent annuler les sanctions et demain les imposer de nouveau».
La Russie continuera de diminuer sa dépendance au dollar en tant que moyen de paiement, même si les sanctions américaines sont levées, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov.
«Ce travail (sur la baisse de la dépendance de la Russie au système financier américain et au dollar, ndlr.) sera poursuivi. Ce n’est pas un travail conjoncturel. J’estime que même si on imaginait une situation dans laquelle les Américains commençaient à lever leurs sanctions, cela n’arrêterait pas notre travail, car aujourd’hui, ils peuvent les annuler et demain les imposer de nouveau», a souligné le diplomate.
Selon le vice-ministre russe la politique de sanctions américaine est tellement incapable de porter ses fruits vis-à-vis de la Russie et de tout un nombre d’autres pays, qu’elle «finira par mourir d’elle-même au bout d’un certain temps».
«Pour rapprocher ce moment, nous devons nous débarrasser de nos vulnérabilités sous la forme de règlements en dollars de contrats du commerce extérieur. Je pense que ce serait la meilleure riposte aux sanctions», a conclu Sergueï Riabkov.
Se prononçant lors de la conférence de presse annuelle, le Président russe a cité les chiffres du Fonds monétaire international afin d’expliquer la place que le dollar occupait dans les échanges internationaux de la Russie. Même si la Russie effectue 69% de ses règlements internationaux en dollars, elle continue à se débarrasser des bons du Trésor américain. Quant au processus de dédollarisation à l’intérieur du pays, il ne concerne que les échanges entre entités économiques et ne touchera pas les particuliers.
Auparavant, Vladimir Poutine avait déclaré que la dédollarisation de l’économie russe ne poursuivait pas l’objectif de torpiller la monnaie américaine, mais de garantir sa sécurité.
De nouvelles sanctions américaines contre la Russie étaient entrées en vigueur le 27 août. Un nouveau train de sanctions encore plus dures pourrait être introduit en novembre prochain pour frapper l’octroi de crédits aux personnes morales russes et les opérations d’import-export. Toujours en août, un projet de loi avait été soumis à l’examen du Congrès américain contenant un large éventail de mesures antirusses, y compris des sanctions contre la nouvelle dette publique et les banques d’État russes, parmi lesquelles Vneshekonombank, Sberbank, VTB, Gazprombank, Rosselkhozbank et Promsviazbank.