Le site Oumma.com rapporte que les autorités tunisiennes ont toujours du mal à convaincre les médecins de rester dans le pays pour y exercer. Évoquant des conditions de travail difficiles et des salaires faibles, ces derniers préfèrent s’expatrier en Europe et, plus particulièrement, en France.
Le départ des élites, en particulier des médecins, continue de saigner l’économie tunisienne et constitue un défi majeur pour les autorités du pays. C’est ce que rapporte ce lundi 24 décembre le site d’information Oumma.com, précisant que la France était la destination privilégiée de ces tunisiens.
Selon le média, depuis la révolution de 2011, «près de 100.000 chercheurs, ingénieurs, médecins ou universitaires sont partis s’installer à l’étranger, le plus souvent en France, et l‘exode s’accélère».
Le mardi 18 décembre, France 3 a diffusé un reportage levant le voile sur l’arrivée massive de médecins tunisiens en France. Intitulé «la France choisit ses médecins en Tunisie», le reportage raconte comment l’hexagone, qui manque de près de 20.000 médecins, trouve son compte dans cette fuite des cerveaux tunisiens.Le reportage de France 3 explique que les 800 médecins qui sortent de l’université tunisienne chaque année ne suffisent pas à contrebalancer le nombre de départs pour l’étranger.
En ce qui concerne les raisons qui poussent les jeunes tunisiens diplômés en médecine à quitter leur pays, Mohamed Zarrami, orthopédiste, en a énuméré quelques-unes aux journalistes de la chaine française: «Il y a des gens qui préfèrent partir pour des raisons multiples: les conditions de travail, le manque en matériel et en médicaments». «Nous avons des confrères qui travaillent en Allemagne et qui sont payés entre 3.000 et 3.500 euros [par mois, ndlr]», a-t-il ajouté en précisant que lui-même ne gagnait que 700 euros en Tunisie.Pour rappel, selon Néji Zghal, le secrétaire général de l’Ordre national des médecins tunisien, 45% des nouveaux médecins inscrits à l’Ordre en 2017 ont quitté le pays. Ce taux a plus que quadruplé au cours des cinq dernières années, a-t-il encore soutenu.