Alexandre Benalla ment sous serment devant la commission d’enquête du Sénat

L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, Alexandre Benalla, a prêté serment devant la commission d’enquête du Sénat et a assuré que ses passeports diplomatiques étaient restés à l’Élysée. Compte tenu des récentes révélations de Mediapart, il pourrait s’agir d’un faux témoignage, passible de cinq ans de prison.

Si les allégations de Mediapart — d’après lesquelles l’ancien adjoint au chef de cabinet d’Emmanuel Macron jouit toujours d’un passeport diplomatique — s’avèrent vraies, Alexandre Benalla risquerait de comparaître devant un juge pour avoir menti sous serment.

En effet, auditionné par la commission d’enquête du Sénat le 19 septembre, il a assuré que les titres qu’il possédait étaient «restés dans le bureau» qu’il occupait à l’Élysée. Conformément à la procédure applicable aux commissions d’enquête, il avait prêté serment.

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​En conformité avec l’article 434-13 du code pénal, le témoignage mensonger sous serment «est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende».Le Quai d’Orsay a demandé fin juillet à Alexandre Benalla de restituer les deux passeports diplomatiques, a confirmé ce jeudi la porte-parole de la diplomatie française Agnès von der Mühll, sollicitée par l’AFP.

«Toute utilisation depuis [la fin de ses fonctions, ndlr] de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l’intéressé […] A la vue des informations de presse tendant à indiquer que M. Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère […] examine les suites à donner, y compris judiciaires», a-t-elle précisé.

Dans un article du 27 décembre, Mediapart affirmait qu’Alexandre Benalla continue d’utiliser son passeport diplomatique délivré le 24 mai 2018. D’après le média, le document, valide jusqu’au 19 septembre 2022, porte la référence 17CD09254.

Plus tôt, LCI indiquait que le récent voyage d’Alexandre Benalla au Tchad n’avait pas été son seul déplacement sur le continent africain au cours des dernières semaines. Selon ce média français, qui cite l’entourage de l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, M.Benalla y aurait rencontré «plusieurs Présidents». L’Élysée avait alors réitéré que le jeune homme n’était pas un «émissaire officiel ou officieux».