Les États-Unis ne cessant de critiquer la Chine pour son traitement «injuste» des investisseurs étrangers, Pékin a présenté un projet de loi qui interdit les transferts «forcés» de technologies. Beaucoup le considèrent comme une réponse au mécontentement de Donald Trump. Un politologue chinois a donné son explication des faits.
Devenant exportateur de technologies, la Chine est elle-même intéressée à la protection de la propriété intellectuelle, a déclaré dans un entretien, Wang Zhimin, directeur du Centre d’étude de la mondialisation et de la modernisation de la Chine près l’Institut chinois de l’économie et du commerce extérieur, commentant une nouvelle initiative législative de Pékin sur les transferts de technologies dans le contexte du différend commercial actuel entre les États-Unis et la Chine.
«Le transfert de technologies fait partie d’un normal comportement de marché si les entreprises le font évidemment de leur plein gré. C’est une pratique internationale», a indiqué l’interlocuteur de l’agence.
Et de rappeler que le projet de loi stipulait également que les autorités chinoises « ne pouvaient pas utiliser des moyens administratifs pour forcer le transfert de technologie».
«Il va sans dire que c’est aussi une réponse aux accusations de l’Occident. Qui plus est, la Chine devient elle-même une puissance technologique. Pour le nombre de brevets, nous sommes aujourd’hui en première position dans le monde. Aussi, ce projet de loi vise-t-il également à protéger les intérêts de notre pays», a résumé le Chinois.
Pékin entend ainsi faciliter l’accès des entreprises et investisseurs étrangers à son marché, et mieux protéger leurs droits. Les observateurs constatent que ces efforts apparents de la Chine interviennent alors que Washington et Pékin devraient reprendre début janvier leurs discussions commerciales, une délégation américaine devant alors se rendre en Chine.
Alors que Pékin semble vouloir changer la donne par le biais de sa nouvelle loi, les experts sur la Chine sont sceptiques quant à son efficacité.