La Banque centrale d’Algérie va mettre en circulation sous peu de nouveaux billets de 500 et 1.000 dinars à l’effigie du roi berbère Jugurtha et de l’émir Abdelkader, ont indiqué les médias locaux. Cette décision intervient dans le sillage de la politique de réhabilitation de la langue et de la culture berbère dans le pays.
Dans sa politique de réhabilitation de la langue et de la culture berbère et pour la première fois de l’Histoire de l’Algérie indépendante, le gouvernement algérien vient de franchir un pas hautement symbolique. En effet, la Banque centrale d’Algérie s’apprête à créer deux nouveaux billets de 500 et 1.000 dinars qui seront à l’effigie du roi berbère Jugurtha et de l’émir Abdelkader, selon la presse locale.
Par cette décision touchant la monnaie, l’un des symboles de la souveraineté nationale, «les autorités politiques ont voulu faire suivre les dernières évolutions en matière de réhabilitation du tamazight par un geste fort: redonner à Jugurtha la place qui est la sienne dans la nation algérienne», a commenté le site d’information Algerie patriotique ce 29 décembre.
L’héroïsme et l’intelligence du roi Amazigh Jugurtha sont reconnus, rappelle le média, y compris par ses adversaires romains. Ces derniers le décrivaient comme un «guerrier brave jusqu’à la témérité, menant des opérations de guérilla dans lesquelles il excelle mais n’hésitant pas à engager de vraies batailles, comme il l’avait appris des Romains en Espagne, sachant en même temps conduire une diplomatie complexe», a-t-on ajouté.
Après l’officialisation de la langue berbère comme langue nationale et officielle dans la nouvelle Constitution de 2016, le 27 décembre 2017, le Président Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa décision de consacrer Yennayer, le Nouvel An berbère correspondant au 12 janvier de chaque année, comme journée chômée et payée, a rappelé Algérie patriotqiue. Il sera fêté aux côtés du 1er mouharram du calendrier musulman et du 1er janvier. Une fête célébrée depuis longtemps par la quasi-totalité des Algériens, d’est en ouest, du nord au sud, et dont l’officialisation est une revendication politique du mouvement berbériste, d’après le média.