Dans les 24 heures qui ont suivi la récente agression israélienne contre la Syrie et le Liban, les rapports des services de renseignement ont commencé à se répandre sur les sites israéliens spécialisés dans les affaires sécuritaires.
Il est désormais clair que le dessein de ces rapports est l’incapacité à ignorer la réalité de ce qui arrivé au cœur de l’entité occupante la nuit de l’agression, que le commandement militaire et de sécurité a justifié par des informations reçues sur une cible sécuritaire de grande valeur qui mérite que les risques de collision avec le système de défense aérienne syrien, dont les missiles S-300, et de confrontation avec la Syrie qui aurait décidé de riposter en lançant des missiles terrestres sur des positions israéliennes soient pris. Après la propagande du ciblage du général Qassem Soleimani, les dirigeants de l’occupation ont insisté sur la présence de dirigeants importants du Hezbollah qui ont été visés, en soulignant que certains ont été touchés, avant de déclarer que les cibles, qu’il s’agisse du général Soleimani ou des dignitaires du Hezbollah, avaient quitté la Syrie quelques minutes avant l’agression à bord d’un avion iranien qui avait décollé de Damas.
Il était impossible de traiter les choses de cette manière et de s’arrêter à ce stade, à la lumière de l’échec avéré du ciblage, sans tenir compte des raisons et de l’exactitude des rapports sur la présence du général Soleimani ou des dirigeants du Hezbollah, car ce qui est arrivé au cœur de l’entité, surtout dans la région de Haïfa, n’était plus susceptible d’être dissimulé et tenu secret. Les médias israéliens ont unanimement reconnu qu’un missile syrien avait touché une zone composée de dizaines de localités, dont les plus importantes sont Hadera, Césarée, Zichon Yacov, Or Akiva et Binyamina, où vivent près d’un quart de million de colons qui ont tous ressenti une secousse lors de l’explosion du missile et l’embrasement d’incendies dans la zone atteinte. Le commandement militaire israélien a été contraint de reconnaître publiquement la confusion causée par le mystère de ce missile, ne sachant s’il s’agissait d’un missile de défense aérienne qui aurait poursuivi les avions ou d’un missile sol-sol portant un message militaire fort à Israël.
Après les 24 heures, des rapports israéliens ont révélé le contenu d’un message russe adressé aux dirigeants israéliens indiquant que le missile SA-5, une variante du S-200, portait de nouvelles règles d’engagement devant être bien déchiffrées, et que toute future tentative d’un raid sera « accompagnée » par l’utilisation de ce type de missiles, non pour viser les avions agresseurs, mais pour atteindre la profondeur israélienne. Ce missile peut être un missile sol-sol de type balistique, avec une portée de 300 kilomètres et à fort potentiel destructeur, comme il peut atteindre aisément la profondeur israélienne par sa capacité à percer les défenses aériennes israéliennes et frapper ses objectifs, sans avoir à dire que son lancement vise l’intérieur, mais plutôt comme un missile de défense aérienne qui cible un avion d’attaque et qui le rate et poursuit sa trajectoire. Selon ces rapports, le message russe n’a pas répondu à la question israélienne : si les sérieuses règles d’engagement incluaient les survols israéliens de l’espace aérien libanais.
Les Israéliens ont reconnu que ce qu’ils considéraient comme une opportunité était devenue un défi, et que ce qu’ils voulaient être un défi pour le système de confrontation syrien était devenu une opportunité pour la Syrie, comme ils ont admis être confus quant à la manière de faire face à cette nouvelle situation, et d’avoir reçu une gifle en agissant sur la foi de renseignements fallacieux qui leur ont fait miroiter l’illusion d’attraper une proie de la taille du général Soleimani ou de dirigeants de haut rang du Hezbollah, pour se retrouver pris au piège.
Ceci se produit alors que l’armée syrienne ne se préoccupe nullement des réactions israéliennes. Le message est parvenu, la préparation est solide et l’armée a des missions qu’elle ne cessera pas d’accomplir. Voilà qu’elle est entrée à Manbij, que les présidents américain et turc ont passé des mois à planifier la manière d’organiser sa sécurité, et le chef d’état-major des armées américaines s’est rendu deux fois à Ankara pour tracer les cartes du déploiement de leurs troupes.
Israël a perdu le facteur surprise pour les F-35 et les missiles intelligents GBU-39, tandis que la Syrie garde toujours l’élément de surprise pour les missiles S-300. L’initiative stratégique est désormais syrienne, et la Syrie passe du stade de la recherche de l’équilibre stratégique au stade de la supériorité stratégique.
Article en arabe :
traduit par Rania Tahar