Les autorités du Congo-RDC ont coupé l’accès à Internet au lendemain des élections générales

Les autorités du Congo-RDC ont coupé l’accès à Internet depuis le 31 décembre dernier. Une coupure qui intervient au lendemain des élections générales et alors que les opérations de dépouillements se poursuivent dans les bureaux de vote. Une situation qui laisse planer des soupçons sur les résultats à venir.

L’accès aux moyens de communication est perturbé en République démocratique du Congo (RDC) dans l’attente du résultat des élections générales prévu dimanche 6 janvier. Sur décision du gouvernement, l’accès à Internet et aux réseaux sociaux a été suspendu lundi 31 décembre pour une durée indéterminée. La coupure est intervenue au moment où les internautes commençaient à diffuser sur les réseaux sociaux les résultats de dépouillement de vote de certains bureaux, faisant des projections sur la victoire de leurs candidats.

Les représentants de l’Union européenne et des États-Unis à Kinshasa ont demandé mardi 1er janvier à la République démocratique du Congo de débloquer l’accès aux moyens de communication.

«Nous demandons au gouvernement de ne pas bloquer les moyens de communication et notamment l’accès à Internet ainsi que les médias», ont-ils mentionné dans un communiqué conjoint, également signé par d’autres pays.

L’association des médias en ligne de la RDC dénonce également cette coupure d’Internet. Son président, Israël Mutala, parle d’une décision regrettable et liberticide.

«C’est une grande déception, parce que nous couper Internet, c’est nous priver d’un instrument de travail. C’est nous mettre en chômage technique, pour la plupart de nos travailleurs», a déclaré Israël Mutala.

D’après lui, la décision gouvernementale porte

«un coup dur sur le plan économique. Mais c’est aussi un coup dur sur le plan de la liberté d’expression, de la liberté d’opinion.»

Les candidats de l’opposition, eux, estiment que le gouvernement aurait pris cette décision pour empêcher un dépouillement en toute transparence.

L’élection présidentielle en RDC doit désigner le successeur du président Joseph Kabila, contraint par la Constitution à ne pas se représenter après près de 18 ans au pouvoir.
La commission électorale prévoit de publier les résultats provisoires des élections dimanche 6 janvier prochain.