La famille de l’ancien Marine Paul Whelan, arrêté et inculpé pour espionnage à Moscou, a demandé vendredi au Congrès des Etats-Unis et au Département d’Etat d’intervenir pour obtenir sa libération.
« Le personnel de l’ambassade américaine à Moscou a eu un accès consulaire à Paul et a confirmé qu’il était en sécurité », a écrit son frère David Whelan, en exprimant, dans un communiqué, le « soulagement » de la famille.
Il a dit « apprécier » l’engagement de l’ambassadeur des Etats-Unis en Russie, Jon Huntsman, « de rester en contact avec John ».
Mais, a-t-il ajouté, « nous appelons le Congrès des Etats-Unis et le Département d’Etat à venir en aide à Paul pour garantir sa libération et son retour prochain à la maison. »
David Whelan n’a pas précisé ce que la famille attendait du Congrès qui, dans le passé, a à plusieurs reprises pris des sanctions à l’encontre de la Russie.
Les autorités américaines sont pour l’instant restées prudentes sur ce dossier, qui survient dans un contexte marqué par plusieurs accusations d’espionnage portées par les Occidentaux contre la Russie.
« Si son arrestation n’est pas justifiée, nous demanderons son rapatriement immédiat », a déclaré mercredi le Secrétaire d’Etat Mike Pompeo, exigeant d’en savoir plus sur les accusations portées contre lui.
Paul Whelan, 48 ans, possède les nationalités américaine, britannique, et irlandaise. Selon le New York Times, il a aussi un passeport canadien.
Retraité de la Marine des Etats-Unis, il est actuellement le directeur de la sécurité internationale du groupe américain BorgWarner, un fabricant de pièces détachées dans le secteur automobile.
Les services de sécurité russe (FSB) ont assuré qu’il était en train de commettre « un acte d’espionnage » lors de son arrestation, il y a une semaine à Moscou.
Il a été inculpé et un tribunal a ordonné son maintien en détention provisoire, a fait savoir jeudi son avocat. Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de prison.
Sa famille clame son innocence et assure qu’il était à Moscou pour le mariage d’un ancien collègue de la Marine.
Certains commentateurs avancent que Paul Whelan pourrait servir de monnaie d’échange contre la Russe Maria Butina, arrêtée cet été aux Etats-Unis. En décembre, elle a plaidé coupable de « complot » en vue de « promouvoir les intérêts de la Russie ».
Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a mis en garde Moscou vendredi contre un « jeu d’échecs diplomatique ».